KröniK | Daniel Perret & Crista Galli - Les esprits de la nature (2010)


A l’heure où la planète va mal, où les consciences peinent encore à réaliser qu’il devient urgent d’agir au plus vite, il est bon de rendre hommage à la mère-nature et aux esprits qui la peuple et dont les Hommes ont peu à peu oublié l’existence alors qu’ils cohabitaient autrefois en harmonie. Harmonie. C’est justement le mot qui saute aux oreilles à l’écoute de cette collaboration entre le harpiste Daniel Perret et le duo Crista Galli. Pour la collection Mandalia du label-cocon Priskosnovénie, les trois musiciens ont écrit douze tableaux sonores d’une beauté contemplative qui exaltent la pureté et la noblesse d’une nature dont on a encore tellement à apprendre. Apaisant, poétique et presque transcendantal, Les esprits de la nature a quelque chose d’une déambulation onirique qui prend la forme d’une exploration musicale. Le voyage commence avec le cristallin « Ton ressenti donne l’accès », bercé par le chant des petits oiseaux. Tel un murmure, la voix de Sarah survole cette longue composition, insaisissable. Si « L’appel » résonne des notes enchanteresses d’une flute, « Confiant » qui lui succède ensuite, voit la harpe de Daniel Perret vibrer des teintes celtiques tandis que Sarah place ses lignes épurées et aérienne. 

Rêverie instrumentale étrange, « l’apparent et non visible » plonge l’album dans un monde aux confins du fantastique, à la fois sombre et inquiétante. Retour aux caresses pastorales avec le cotonneux «  mémoire ancestrale » où Perret libère des notes fragiles avec ses instruments et « Retour à l’unité », ondulation marine où sonne le bruit du ressac. C’est un appel à une communion oubliée entre la nature et les Hommes. Même ambition avec « Tisser des liens d’amitié » au minimalisme admirable car seulement guidé par des cordes et cette voix stratosphérique d’une telle grâce qu’elle vous donne des frissons. Le rêve se poursuit avec les ballades celtiques « Homes Of Donegal » et L’héritage celte » avant de s’achever sur des couleurs plus mélancoliques. Ainsi « Le passage entre les mondes » et « Ouma » (déjà présent sur le recueil Berceuses des fées) sont deux respirations sécrétatoires d’une tristesse diaphane. Merveilleux, tout simplement. Pour le bien fou qu’il procure et pour le message qu’il véhicule, Les esprits de la nature devrait être vendu en pharmacie.  (2010) ⍖⍖

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