KröniK | Ozric Tentacles - The Yumyum Tree (2009)


Revoilà les quatre aliens du space-prog, Ed, Brandi, Vinny et Roy. On les avait quitté en 2006 avec le (comme toujours) déganté The Floor's Too Far Away. Après trois ans d'absence qui n'ont pour autant rimé avec abstinence (le live Sunrise Festival, la réédition en vinyle du classique Jurassic Shift...), les Anglais reviennent donc inondé de leur semence les fumeurs de chicha en quête perpétuelle des paradis artificiels. Ils ne seront pas déçus. Qu'attendre de la part de The Yumyum Tree ? Le trip habituel. Le grand écart entre fusion, rock, dub, reggae ("Mooncalf")... le grand saut dans la galaxie instrumentale de Ozric Tentacles, détenteur d'une recette unique, ce rock progressif sous acide, spatial plutôt que cosmique, sautillant, naïf peut-être mais qui fait toujours du bien par où ça passe comme une bonne vieille dragée Fucca. Après l'avoir avalé, on se sent mieux, plus léger. Comme ses aînées, cette galette aux herbes est un pandémonium orgiaque et humide où les guitares virtuoses copulent dans la bonne humeur avec une basse aux rondeurs appétissantes sur un lit de notes synthétiques qui dégoulinent de claviers surveillés par une batterie stratosphérique. La recette est connue car c'est toujours à peu près la même depuis 1984 et si ce n'étaient ces voiles orientaux qui drapent certaines de ses pistes ("Magick Valley", "Oddweird"), on peinerait de fait à distinguer The Yumyum Tree du reste de la bordélique discographie des ces space rosbifs. 


Pas grave, Ozric Tentacles fait son Ozric Tentacles et, ça tombe bien, c'est justement ce qu'on attend de lui. Et comme personne mieux que le groupe ne sait aussi bien faire du Ozric, c'est l'orgasme assuré, le point G qui décolle très haut vers le septième ciel. "Oolong Oolong", "Yumyum Tree" ou "Plant Music" sont de vraies pistes de décollage, des propulseurs qui vous catapultent très loin du sol qui brassent une foultitude de sons, de bidouillages, d'influences diverses. Ca pourrait être indigeste, c'est pourtant étonnamment aérien. Rien ne semble arrimer cette musique pour hippies attardés à la réalité, au concret. Ceux qui ont trop abusé de la branlette vous diront que cela en est justement, de l'astiquage de manches. Sans doute. On ne peut d'ailleurs nier le très haut niveau technique qui confine au vertige des acteurs en présence qui savent utiliser leur membre chaud et toujours lui faire éjaculer une fontaine de notes. Néanmoins, cela n'ôte rien au caractère absolument jouissif que possèdent les voyages en orbite de Ozric Tentacles qui ont de faux airs de jams démoniaques alors qu'il n'y a rien d'improvisé chez eux quand bien même leur art se révèle être une porte ouverte évidente à toutes les transgressions scéniques. Loin d'un assemblage stérile de plans successifs, la trame s'avère constamment fluide, elle suit une ligne qui coule, sans heurt ni rupture. Presque une alchimie. Pour résumer. Vous aimez le groupe : alors The Yumyum Tree ne vous décevra pas. Il ne vous surprendra pas davantage non plus. Vous êtes réfractaire à son univers : vous pouvez alors continuer de passer de votre chemin... (2009) ⍖⍖⍖

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