Le maître et l'élève. Le père et le fils. Tels sont un peu les liens qui unissent les deux faces de ce split déjà culte avant sa sortie et forcément épuisé le jour même où Doomantia l'a mis en pré-commande (seulement) sur son site ! Cette réunion à même de faire bander un eunuque, tous les zombies du Death/Doom baveux en ont rêvé, des rêves humides baignant dans un sperme visqueux au goût de sang et de chair putride attirant les mouches à merde. Entre un Asphyx revenu de terre depuis peu et un Hooded Menace qui pond des rondelles comme d'autres vont aux chiottes (au nombre de sept depuis 2008 !), cette douzaine minutes seraient à la hauteur de l'attente ? Principal risque d'une telle entreprise, une déception n'aurait été que plus fâcheuse. Autant l'annoncer tout de suite : il n'en est rien. Et si les deux protagonistes se tirent la bourre, un des deux l'emporte pourtant sur l'autre et ce n'est peut-être pas celui qu'on croit, puisqu'il s'agit... Des Hollandais, plus asphyxiens que jamais, dominé par le timbre comme frotté avec du papier de verre du grand (à tous les points de vue) Martin van Drunen qui crache ses boyaux avec une puissance de feu admirable. Véritable profession de foi, "We Doom You To Death" résume à lui tout seul ce qu'est (ou devrait être) le Death/Doom : guitares telluriques accordées plus bas que terre, riffs cendreux qui râclent la chair, tempo ultra pensant comme coulé dans le plomb le plus lourd, lignes obsédantes, le tout nageant à la surface d'une mer de cadavres en décomposition.
Du grand art, tout simplement. En presque 7 minutes, les Bataves signent une de leur meilleures cartouches depuis leur résurrection. Une fois cette face A d'anthologie terminée, on se dit que les Finlandais n'auront pas la tâche facile. "Above Of The Grotesque" se pose lui aussi comme l'exemple même de cette patte boueuse dont les fils spirituels d'Asphyx ont fait leur célébrité. Historiquement, ce titre est important en cela qu'il est (pour le moment) le dernier enregistrement où Lasse Pyykkö gueule dans le micro, poste qu'il a depuis laissé à un chanteur à part entière (Oula Kerkelä) depuis déjà remercié, le groupe retrouvant début 2012 sa forme originelle d'un duo. Bref, Hooded Menace régurgite un titre monolithique, qui ne passe jamais la seconde, ni plus ni moins dans la lignée de ses grands frères émaillant le menu de Fullfill The Curse et Never Cross The Dead. Malgré tout, on a un peu l'impression que l'effet de surprise s'est envolé. Mais les aficionados ne seront pas déçus ! En un mot : culte ! (26.03.2012) ⍖⍖⍖
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