KröniK | Crystal Viper - Crimen Excepta (2012)


Cédant peut-être aux effets de mode, jadis plus porté sur l’heroic fantasy, Crystal Viper semble désormais vouloir auréoler sa musique d’un occultisme bon teint. Les dernières photos du combo polonais où sa chanteuse, toute de cuir vêtue (hmm), trône avec un crâne dans la main au milieu de fumigènes, illustrent d’ailleurs cette évolution du reste purement formelle car le fond, quant à lui, demeure inchangé depuis des débuts survenus il y a déjà bientôt dix ans. Soit un Heavy Metal comme les aciéries d’Outre-Rhin en usinaient durant les années 80. Si le Kai Hansen période Walls Of Jericho avait eu une paire de seins au lieu du reste, il aurait pu s’appeler Marta Gabriel, front woman de charme autant que de sang, celui qui poisse ses griffes de tigresse. Héritière des metal queen d’autrefois, la belle est l’incontestable arc-boutant de cette cathédrale dont les fondations s’enracinent dans un socle très (trop) traditionnel. Elle explique à elle seule le (modeste) succès rencontré par Crystal Viper dont on a cependant franchement bien aimé Legends, troisième album d’une maturité certaine. De fait, on piaffait d’impatience à l’approche de son successeur, attente à peine comblée par Neverending Fire, premier single de Börn Again, le side-project de la jeune femme. 


Crimen Excepta est maintenant là. N’attendez-pas des Polonais de quelconque changements, l’album, le quatrième de sa carrière, s’évertuant à creuser le même sillon que ses aînés. Il va sans dire que l’on ne s’en plaindra pas. D’entrée de jeu, « Witch’s Mark » renvoie l’auditeur près de 25 ans en arrière avec ces lignes de guitare qui n’auraient qui plus est pas dépareillées sur les deux premiers Maiden. Ceci étant et quand bien même, Crystal Viper ne renie pas son serment de fidélité au Speed Metal teuton, un titre tel que « Hope Is Gone, Here’s New Law » en atteste, l’opus se veut plus sombre que ses prédécesseurs, reflet d’un thème médiéval ayant trait aux sorcières et à leur infatigable chasse. La relecture du « Tyrani Piekel » de leur compatriote Vader, où Peter, son chanteur, accompagne les cavalcades aigües de Martha, participe de ces teintes plus Dark. Le groupe maintient tout du long une certaine tension qui ne s’achève réellement qu’avec la belle power-ballad « Ghosts Of Sherwood », que la Polonaise entraîne sur le terrain d’une Doro avec laquelle elle noue d’ailleurs nombre de points communs. A l’arrivée, Crystal Viper se déleste d’une solide offrande à la recette certes éprouvée sinon téléphonée mais d’une efficacité à toute épreuve. Les morceaux sont bons, les musiciens au taquet, Martha ferait toujours bander un eunuque :  que demander de plus ? (2012) ⍖⍖

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