Après avoir été le berceau d’une certaine forme de Death Metal à la fin des années 80, la Suède est en passe de devenir le nouvel eldorado du revival seventies entre proto-Doom et Hard Rock psyché. Si cette mouvance aura mis du temps à éclore, Witchcraft n’a ainsi pas attendu cette nouvelle mode pour payer un tribut à ses aînés des années 70, on ne compte plus désormais les groupes suédois qui font les vide-greniers à la recherche de pattes d’eph’, vestes à patches et autre col en fourrure. Graveyard, The Graviators ou Horisont, puisque c’est de lui dont il s’agit, font actuellement le bonheur des amateurs de cette patine chaude et chargée d’un feeling humide, ainsi que du Roadburn, pèlerinage obligé pour tous les fils spirituels de Black Sabbath et consort (mais pas seulement). Repéré grâce au superbe Tva Sidor Av Horisonten, publié en 2009 chez le vénérable Crusher Records, nous attendions de fait avec impatience que Horisont remette une couche de son Hard Rock antédiluvien auquel le chant – parfois – en suédois lui conférait une couleur en même temps qu’un charme particulier. Recueilli par Rise Above, le label idéal pour ce genre de voyage dans le temps (Astra ou Blood Ceremony y sont également hébergés), le quintet reprend avec Second Assault les choses là où il les avait laissées il y a trois ans.
Recette à l’identique donc à base de titres ramassés aux allures d’hymnes immédiats, pilotés par le chant chaleureux d’Axel Söderberg, typique du genre, irrigués par des guitares biberonnés à l’Homme en noir et ramonés par une rythmique qui fait son boulot avec discrétion mais efficacité. Comme à la grande époque. Tous font mouche, éjaculant leur semence dans les cages à miel qu’ils ne sont pas prêts de quitter. Si les Suédois n’ont pas leur pareil pour lâcher des cartouches nerveuses, telles que « Second Assault », « On The Run » ou « Time Warrior », qui tirent une bonne part de leur impact d’une accroche mélodique imparable, c’est pourtant peut-être lors des compos les plus longues, celles qui soignent le plus les ambiances, qu’ils séduisent davantage. « Spirit », « Things I’ve Seen », qu’enflamment des six-cordes aussi belles que jouissive et surtout le feutré et très psychédélique « Crusaders Of Death » témoignent de cette qualité. Malgré son homogénéité, l’album s’avère plus varié qu’il n’y parait, déroulant une première partie enlevée et une seconde riche de titres plus travaillés bien que toujours aussi accrocheurs (« Thunderflight », « Hard Bargain »). A peine regretterons-nous l’abandon du suédois au profit de la seule langue de Shakespeare, réserve somme toute relative dont l’unique but est de révéler un (menu) défaut à cet opus sinon en tout point réussi. (17.11.2012) ⍖⍖⍖
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