KröniK | Lita Ford - Stiletto (1990)


J'étais encore un ado boutonneux à cette époque. Nous sommes en 1990. le Pump d'Aerosmith et le Dr. Feelgood de Mötley Crüe, sortis l'année d'avant tournent en boucle entre mes oreilles. Joan Jett, Doro, Lee Aaron et Lita Ford tapissent ma chambre de leurs courbes forcément émoustillantes pour le gamin que je suis alors. Ah Lita ! Cette même année, tu publies ton quatrième album, évidemment très attendu après le carton remporté en 1988 par son prédécesseur, Lita. Même si son succès sera moindre, cela n'empêche pas ce Stiletto d'être très bon. Mieux, il s'avère peut-être même meilleur que son aîné triomphant. J'en veux pour preuve le fait qu'il ait nettement mieux vieilli. L'équipe autour de toi est la même (avec le producteur Mike Chapman) mais ce disque te ressemble davantage, avec ses multiples éruptions guitaristiques qui te donnent l'occasion de sortir tes griffes. Sans être mieux écrits, ces nouveaux titres possèdent plus de relief, sont nettement plus portés sur les atmosphères. Surtout, les claviers se révèlent moins envahissants, ce qui te laisse de la place pour faire parler ta gratte ("Big Gun", "Bad Boys"). 


Encadrés par une intro et une outro qui se répondent, dix chansons se succèdent, toutes éclatantes, du single "Hungry" qui mêle effets modernes et cuivres, au très bon "Dedication" avec ses riffs acérés et ses choeurs trafiqués, du sombre "The Ripper", fort d'une accroche imparable, jusqu'à la très belle reprise du "Only Women Bleed" d'Alice Cooper (extrait de Welcome To My Nightmare) d'où tigresse, tu te fais chatte. Autre power ballad réussie, "Lisa" prouve que tu soignes à chaque fois cet exercice, rare chez toi. Je n'oublie pas non plus les plus rock "Cherry Red" tout en guitare et "Aces & Eights", pourvu d'une entame synthétique superbe. Seul le morceau éponyme semble un peu plus faible, sans pour autant nuire à la haute tenue de l'ensemble. Avec un tel bilan, j'en viens même à me demander si Stiletto ne serait finalement pas la pierre angulaire de ta discographie. Il est permis de le penser. Son successeur, Dangerous Curves, qui sera reçu un an plus tard avec une certaine frilosité (l'époque l'explique), lui tire néanmoins la bourre pour décrocher ce titre. Ah Lita ! Stiletto est le souvenir que j'aurais aimé garder de toi. Mais il a fallu que tu sortes de ta retraite… (15.12.2009 | MW) ⍖⍖⍖

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