KröniK | Xasthur / Leviathan - Split (2004)


Si les Etats-Unis ont pendant longtemps été considérés comme le parent pauvre de la scène black metal, faute de groupes de qualité, la donne a considérablement évolué depuis ces dernières années, qui ont vu l’émergence de formations n’ayant plus rien à envier aux cadors de la scène européenne. Mieux, c’est du côté de ces dernières qu’il faut désormais se tourner si l’on souhaite trouver du nouveau au sein de ce mouvement aujourd’hui gangrené par le conformisme et la médiocrité. Avec Velvet Cacoon, Xasthur et Leviathan constituent les deux entités les plus intéressantes de cette vague américaine. Tous les deux se retrouvent aujourd’hui le temps d’un split CD déjà appelé à faire date. Si les deux groupes possèdent nombres de points communs (il s’agit de deux one man band oeuvrant dans un black misanthropique lancinant et suicidaire), leurs musiques se distinguent néanmoins l’une de l’autre, celle de Wrest (Leviathan) se voulant peut-être plus expérimentale et vertigineuse, parfois aux confins de l’ambiant et donc encore plus difficile d’accès. 

Ces dix titres (sept pour Xasthur et trois pour Leviathan) vous plongent, 65 minutes durant, dans un gouffre sans fin, qu’aucune source de lumière ne vient jamais éclairer. Ces longues complaintes vous écorchent l’âme, vous scarifient à grands coups de vocaux hurlés, noyés sous une production (volontairement) cradingue sentant bon les caveaux obscurs, de rythmes allant à deux à l’heure (pas de blast ici, et c’est tant mieux) et de riffs noirs, répétitifs et hypnotiques. Allant jusqu’au bout du concept, Malefic et Wrest se retrouvent sur un titre (« Instrumental ») et se fendent tous deux d’une reprise : « Palace Of Frost » de Katatonia pour Xasthur, dont il fait revivre l’atmosphère glaciale, et « Where The Winter Beals Incessant » de Judas Iscariot pour Leviathan.  En offrant quelques uns de leurs meilleurs morceaux, nos deux sbires font de ce split une œuvre incontournable pour qui veut retrouver la véritable âme du black metal, que beaucoup ont aujourd’hui perdu. (2006) ⍖⍖⍖⍖

      

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