KröniK | Midnight - Sweet Death Ecstasy (2017)


Athenar n'est pas le genre de musicien que nous surprendrons un jour en flagrant délit d'évolution. Avec Midnight, qui se confond avec sa personne, il rumine depuis quinze ans un black metal primaire immuable, biberonné au speed façon Motörhead. Pourtant, l'homme s'avère moins rétrograde que ce que laissent supposer le contenant et le contenu de Satanic Royalty puis No Mercy For Mayhem, deux méfaits qui lui ont permis de se tailler une réputation quasi culte au sein de l'underground, terrain préparé par une multitude de démos crachées avec la frénésie d'un diarrhéique sévère, entre 2003 et 2011. Moins cradingue qu'il n'en a donc l'air, son proto black ne s'interdit ainsi pas quelques échappées mélodiques, qui le rend au final étonnamment accrocheur malgré tout l'arsenal démoniaque à base de sexe et de blasphèmes qu'il trimbale en guise de cartouchière. Contrairement aux médiocres qui prennent soin de se planquer derrière une vitrine bordélique au nom d'une authenticité factice, l'Américain est un mercenaire chevronné doublé d'un excellent compositeur, certes fidèle au style qu'il besogne et dont il ne se départira jamais, sans pour autant être sourd à de salutaires renouvellements. Comme son devancier dominait déjà de la tête et des épaules son originel prédécesseur, Sweet Death And Ecstasy témoigne que Midnight mérite mieux que cet apparat bas du front, n'hésitant pas "progresser", dans les limites imposées par le genre s'entend. 


Toujours pas de claviers à l'horizon ni aucun artifice ou kyste extérieur mais une propension bienvenue à serrer le frein à main plus que de coutume qui pousse ce troisième album dans les abysses d'un puits ténébreux d'où s'échappent des émanations lourdes et evil. Entame venimeuse, 'Crushed By Demon' se présente ainsi sous la forme d'une longue reptation clouée au sol par un tempo mazouté. Tout aussi implacable se veut 'Here Comes Sweet Death' dont le pouls hypnotique lui confère un caractère groovy et rock'n'roll. Et que dire de 'Before My Time In Hell', conclusion longue de plus de six minutes, sombre et rampante mais sabrée d'éruptions guitaristiques presque lumineuses. Ceci étant, la signature du maître des lieux demeure indélébile, faite de riffs hurlants au goût de rouille et de vocalises biberonnées au Destop qui raclent et décrassent. Il n'a pas davantage renoncé à foncer pied au plancher, gonflé d'une énergie punk, à l'image des 'Poison Thrash', 'Melting Brain' et autre 'Rabid !' Le tout se repaît dans le stupre le plus dégueulasse, comme l'illustrent aussi bien la pochette exquise et une saillie véloce telle que 'Penetratal Ecstasy'. Ne franchissant que de peu la demi-heure, l'album fonce très vite, même complété d'un second disque gavé de versions démos. Mais, incontestablement et sans aller jusqu'à dire que Midnight s'assagit avec le temps, le fait est que son black/thrash se révèle de plus en plus élaboré sinon plus nuancé, justifiant encore une fois la stature culte de l'Américain. (12/03/2018 | MW) ⍖⍖

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