KröniK | Chevalier - Chapter II (2018)



Petit par la taille, "Chapter II" n'en confirme pas moins que Chevalier est une des plus orgasmiques révélations de ces dernières années en matière de heavy speed qu'il colore d'une touche médiévale.

S'il est trompeur, pouvant laisser croire qu'il est français alors qu'il vient du pays des mille lacs, son nom révèle en revanche parfaitement la teneur du matériau que forge Chevalier, lequel galope à bride abattue sur les terres du heavy metal. Mais attention, pas celui qui est cher à Stratovarius, mais celui qui a la pureté d'une lame tranchante, trempée dans le fer et dans le sang, fabriquée dans les aciéries du début des années 80.

Pas de grosse production aseptisée à la Mikko Karmila mais un son authentique, garanti sans OGM. Pas d'épées en plastique non plus, seulement des guitares aiguisées biberonnées à la NWOBHM et surtout un chant haut perché qui s'est coincé dans la braguette. Sauf que c'est une jeune femme, fort jolie par ailleurs, qui hurle dans le micro, sorte de Rob Halford ou de Mickael Kiske conjugués au féminin. Là réside le coup de génie des Finlandais, avoir gainé ce metal old school d'une féminité sans laquelle il aurait moins de charme. Certes, le mélange n'est pas inédit mais le groupe a pour lui une énergie revigorante. Et puis comment résister aux vocalises de tigresse d’Emma Grönqvist, la découverte de ce projet dont l’EP éponyme nous a, il y a quelques mois, procuré de délicieux frissons et une chaleur bienvenue dans le bas-ventre. Après s'être associé à Legionnaire le temps d'un maigre split, Chevalier est déjà de retour, non pas avec un premier véritable album comme nous l'aurions souhaité mais avec un second opuscule dont les trois pistes suffisent à nouveau à notre bonheur. D'un abord peut-être moins immédiat que son glorieux prédécesseur, il affine l'identité des Finlandais, à la fois hivernale et épique. Le fait qu'il se montre rapide, un peu à la manière des premiers Helloween, n'interdit pas à ce heavy metal de plonger dans la marée noire de la nuit, comme l'illustre en ouverture 'The Messenger', mausolée gigantesque qui du haut de ses sept minutes au garrot s'affirme déjà comme une des plus belles pièces composées par le groupe, laquelle justifie à elle seule l'écoute de cette offrande. 'Wrath Of Steel' sonne comme une profession de foi, déclamée par cette chanteuse qui fait souffler un vent guerrier alors que 'The Curse of The Dead Star', ouvert par une porte sombre et quasi doom,  s'échappe à travers un terrain neigeux dans lequel la voix aiguë de la belle Emma trace des sillons ensanglantés en chevauchant son destrier blindé d'acier. Evidente clé de voûte de l'édifice, la panthère s'appuie toutefois sur ses compagnons, dont Sebastian Bergman, bassiste de Decaying, qui bâtissent de vigoureux remparts sur lesquels elle peut galoper. Quand bien même, de par sa taille, il nous laisse nécessairement sur notre faim, cet EP n'en confirme pas moins que Chevalier est une des plus orgasmiques révélations de ces dernières années en matière de heavy speed qu'il colore d'une touche médiévale. (18/05/2018)


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