Cinézone | Peter Hall - L'arnaqueuse (1970)


Stanley Baker appartient à ces comédiens oubliés que j'adore, autant à l'aise dans l'action que chez Losey, avec sa carcasse robuste et plébéienne qui exsude une virilité brutale et néanmoins douce. C'est avant tout pour lui que j'ai visionné L'arnaqueuse que réalisé Peter Hall en 1970, titre français idiot en cela qu'il révèle d'emblée la nature du personnage interprété par Ursula Andress (que l'on devine toutefois assez vite). Il s'agit d'une comédie policière britannique construite atour d'un cambriolage de banque simple mais astucieux. Mais son principal intérêt réside dans le triangle (amoureux) que forment les trois principaux protagonistes. Dans cette société de classes anglaise, Baker compose un banquier de basse extraction qui s'est élevé à force de travail. Il méprise ce lord oisif auquel David Warner confère des allures de savoureux dandy échappé d'un bouquin de Tom Sharpe. 

Jouant de ses charmes qu'elle n'a pas encore trop vulgaires, Ursula Andress les mène par les bouts... du nez (entre autre). Si elle est mise en valeur sur les affiches, la belle peine pourtant avec son jeu limité à se montrer à la hauteur de ses deux partenaires qui chacun croque leur personnage avec style et précision. Bien que sa contribution au cinéma n'égale pas la place importante qu'il a eu dans le théâtre anglais en créant la fameuse Royal Shakespeare Company, Peter Hall livre une mise en scène inventive même si elle n'évite pas toujours certaines maladresses et autres effets un peu faciles. Filmant l'arrivée successive et très hiérarchisée des trois cadres de la banque, le générique de début est brillant et parfaitement millimétré. Perfect Friday est une comédie efficace qui illustre avec légèreté les rapports de classe qui régissent la société anglaise. (09.02.2019) ⍖⍖⍖





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