CinéZone | Richard Viktorov - A travers les ronces vers les étoiles (1981)


La science-fiction soviétique, littéraire ou cinématographique, est un véritable genre à part entière, agissant comme le miroir de la conquête spatiale que l'U.R.S.S. dispute aux Etats-Unis dans les années 60 et 70, rivalité qui se déporte donc aussi sur les écrans. Mais au début des années 80, la Guerre Froide est en train de s'achever, remportée par les Américains. Ceux-ci ont également gagné la bataille du 7ème art comme l'illustre A travers les ronces vers les étoiles, plus gros succès du cinéma de S.F. soviétique qui pourtant ne peut soutenir la comparaison avec les productions occidentales en général et hollywoodiennes en particulier. 

Malgré de belles images, la physionomie étrange de Niya (Elena Metiolkina), clone humanoïde que des cosmonautes ramènent sur terre et la poésie très particulière du cinéma de science-fiction russe, le film s'étire inutilement durant près de deux heures et demi, lent et répétitif, embarrassé par des effets spéciaux et décors au charme artisanal (au mieux) voire risibles (au pire). Tout du long, Richard Viktorov hésite entre romance (la première partie), humour (la deuxième) et fable écologique (la dernière partie), sans jamais trouver le ton juste, à l'image de la partition de Alexei Rybnikov tour à tour envoûtante ou (trop) guillerette. Loin, tellement loin des œuvres de Andreï Tarkovski (Solaris, Stalker), A travers les ronces vers les étoiles trahit les penchants de son réalisateur pour les spectacles plus enfantins que métaphysiques mais déploie cependant un retable d'une captivante beauté plastique. (vu 29.01.2022) ⍖

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