KröniK | Animus - Poems for the Aching, Swords for the Infuriated (2005)


Vous, les Scandinaves, vous n’avez pas le monopole de la douleur. On peut aussi être né sous le soleil de la Méditerranée et ruminer son mal être suicidaire en régurgitant un bon vieux black doomy plus triste qu’un dimanche de pluie et à fortiori lorsque l’on est israélien. C’est le cas d’Animus et de Golan Weiss, son seul et unique membre qui, tel une pieuvre, s’est chargé de tout. Les one man bands pullulent au sein d’un genre lui-même au bord de l’indigestion à forcer d’être pénétré. Ce n'est pas si grave. Premier des deux méfaits (pour le moment) d’un projet dont seule l’origine géographique le distingue réellement de ces copains d’asile, Poems For The Aching, Swords For The Infuriated exalte avec sincérité les invariants collés aux black dépressif comme une nymphomane à une virilité affichée : son pollué qui racle, voix de gargouille écorchée, tempo embourbé dans la mélasse, quand bien même Animus ne rechigne pas de temps à autre à passer la troisième (« II »), figures répétitives qui se déploient sur de longues durées … 

Bref, rien, absolument rien d’original ni de novateur dans cet essai, si ce n’est cette tentative de marier trame suicidaire avec une architecture plus proche de la ballade (« III »). Pourtant, la magie (noire) opère de nouveau et l’amateur misanthrope ou bien simplement masochiste y trouvera sans aucun doute matière à nourrir ses tourments et sa mélancolie contagieuse. Ces six bubons anonymes devraient ainsi creuser des tranchées profondes et maladives dans lesquelles on peut se perdre avec une délectation toute vénéneuse. 50 minutes, très bien faites, de relents au goût de décrépitude, cela ne se refuse pas…(2009) ⍖⍖

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