KröniK | Yngwie Malmsteen - Rising Force (1984)


Il y avait eu Jimi Hendrix dans les années 60, Ritchie Blackmore dans les années 70 et Eddie Van Halen depuis 1978, il y aurait dorénavant Yngwie Malmsteen. Même si son nom commençait à circuler depuis les deux premiers albums d’Alcatrazz, le projet mené par Graham Bonnett (ex-Rainbow et MSG), peu auraient alors pu prédire l’impact de son galop  d’essai en solo allait déclencher. Plus qu’une révolution – le terrain avait déjà été préparé par l’homme en noir -, Rising Force est l’épicentre d’un phénomène dont on ne compte plus les émules à travers le monde et ce, plus de 20 après sa sortie. Alors que possède donc ce disque que les autres n’avait pas ? Son apport est double en réalité.  Tout simplement, jamais un guitariste n’était allé aussi loin dans la vitesse d’exécution ; le jeune Suédois enquille les notes, les accords tels un speedy Gonzales du manche. Enfin, il colore sa musique d’influences classiques qu’alors peu de musiciens mettaient en exergue. Certes Blackmore avait donc déjà tracer ces deux voies, que se soit avec Deep Purple ou avec Rainbow, mais Malmsteen les porte jusqu’à leur paroxysme. 


Néanmoins, on a très souvent tort de ne voir chez lui qu’un obsédé de la branlette ; il sait (savait ?) aussi tisser des atmosphères d’une grande tristesse (« Black Star », « Icarus Dream Suite Op. 4 »), que son jeu parfois empli de feeling teinte de beaucoup d’émotions. S’il comporte deux titres chantés par Jeff Scott Soto, de très bonne facture (« Now Your Ships Are Burned » et « As Above, So Below »), ce sont essentiellement pour ses flambées instrumentales que Rising Force est devenu la Référence en matière de guitare, de « Black Star », sombre et lancinant qui débute par de sensibles arpèges, à « Far Beyond The Sun », rapide et flamboyant, du majestueux « Evil Eye » au puissant « Little Savage », propulsé grâce à une rapidité alors inédite, sur lequel les claviers, manipulé par Jens Johansson, qui sera promis à un grand avenir, rivalisent de virtuosité avec la six cordes du maître ; autant d’orgasmes sonores qui vibrent des émanations noires de la déesse Stratocaster. Une œuvre matricielle de tout un courant. Yngwie Malmsteen n’a sans doute jamais fait mieux depuis… (20.10.2007) ⍖⍖⍖⍖

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