CinéZone | Leslie Norman - X The Unknown (1956)


Il est bon de rappeler que la Hammer n'est pas née avec le succès de Frankenstein s'est échappé en 1957. Bien que fondée en 1935, la firme anglaise moissonne ses premiers lauriers en vérité peu de temps avant le film de Terence Fisher et sous l'égide non pas de l'horreur mais de la science-fiction. Ainsi, en 1955, triomphe sur les écrans Le monstre de Val Guest qui met en scène le professeur Quatermass campé par Brian Donlevy. Cette réussite commerciale (mais aussi artistique) incite évidemment le studio à creuser le fructueux sillon de la SF. X The Unknown aurait dû être la suite de The Quatermass Xperiment mais son scénariste Nigel Kneale refusa le projet et c'est donc un autre personnage qui conduit le récit. Deux suites seront toutefois tournées, Le masque (1957) et plus tard Les monstres de l'espace (1967) mais ceci est une autre histoire. 

Si on trouve déjà quelques noms familiers de l'univers de la Hammer tels Jimmy Sangster qui en signe le matériau, James Bernard qui en compose la partition ou Michael Carreras qui le produit et malgré le savoir-faire de l'oublié Leslie Norman, technicien habile, capable de réaliser un film de guerre (Dunkerque) comme des épisodes de séries télé cultes (Le Saint, Amicalement votre, Chapeau melon et bottes de cuir), X The Unknown ne saurait cependant soutenir la comparaison avec son illustre modèle. 

Le scénario est moins fort même s'il a certainement inspiré Danger planétaire (Le blob) avec cet organisme visqueux échappé d'une fissure terrestre et le personnage du professeur Adam Royston moins attachant et élaboré que Quatermass. Il est probable que Joseph Losey, qui devait en assurer la mise en scène avant d'être viré, semble-t-il sur demande de Dean Jagger qui refusait de travailler avec un communiste, aurait su lui injecter plus de force et une identité plus affirmée. Néanmoins, il s'en dégage incontestablement le charme unique du cinéma britannique d'alors en même temps que cette atmosphère toute aussi particulière de la science-fiction britannique, moins réputée que sa grande sœur américaine sans doute, plus profonde et adulte assurément. (12.03.2022) ⍖⍖


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