L'association entre l'acteur Alain Delon et le metteur en scène René Clément a été fructueuse. On pense forcément à Plein soleil (1960) et aux Félins (1964). Entre ces deux pépites, se glisse le moins connu Quelle joie de vivre, réalisé en 1961. Celui-ci fut un échec commercial que le contexte de l'époque (la guerre d'Algérie et les attentats de l'O.A.S.) peut en partie expliquer. Mais pas seulement. Son ton entre burlesque et ironie que rehausse une touche de non-sens, son (beau) noir et blanc (la photo est de Henri Decaë) et l'occasion - rare - de voir Delon dans un registre humoristique et ce, même si à ce moment là de sa carrière, le comédien n'est pas encore attaché à un style particulier, contribuèrent certainement à brouiller la vision de ce film qui mérite du coup d'être redécouvert et réévalué à sa juste valeur.
Se coulant dans la tradition comique italienne, Clément se fait visiblement plaisir à dynamiter aussi bien les anarchistes que les fascistes, l'Eglise que les classes moyennes, loin de ses premières oeuvres à la gloire de la Résistance (La bataille du rail...). Le film regorge de gags, de clins d'oeil et de situations absurdes. C'est jubilatoire et moderne, ne souffrant que de menues longueurs. Et puis, il y a Alain Delon, léger qui bouffe l'écran à plein dent, bien entouré (comme souvent) par un Gino Cervi encore de gauche et une belle Barbara Lass. (26.06.2011) ⍖⍖
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