KröniK | Wampiric Rites - Demo IV (2020)


Cette une généreuse salve de onze offrandes en vinyle que nous propose le label lituanien Inferna Profundus Records en ce mois de mars 2023, entre réédition (le All Pain As Penance d’Abduction), premier pressage dans ce format (Vestiges Engraved In Frozen Mysticism History de Mantiel) et sorties officielles (Everlasting Black Arts In Supreme Darkness qui rassemble Old Castles et Winterstorm). Cette fournée comprend par ailleurs plusieurs albums de Wampiric Rites, anciens – tout est relatif - pour la plupart (les Demo II et IV, le split Spectral Shadows Of The Forgotten Castle qui l’unit à Funeral Fullmoon), inédit dans le cas de Ensomhet (Shattered Memories From A Distant Past) qu’il partage avec Mantiel (encore). Vous suivez ? Non ? Ce n’est pas grave. Voilà dans tous les cas de quoi rassasier le misanthrope friand de ce black metal capté dans les profondeurs humides d’une cave rongée par les moisissures dont prétendre qu’il est cru et macabre tient du doux euphémisme. Ceux qui ne connaissent pas encore cette entité drapée d’un voile culte qui paraît cependant un peu exagéré pourront corriger cette lacune grâce à cette séance de rattrapage. Après la deuxième des six démos gravées par Wampiric Rites depuis 2019, c’est au tour de la quatrième d’entre elles d’être évoquée par notre plume. Celle-ci a été capturée durant l’année 2020 par Wampiric Strigoi (chant), Vrolok (guitares et basse) et Eblis Destructor (batterie). 


L’absence de claviers, autrefois entre les mains de Lord Einsamkeit commande de facto une expression moins imbibée de dungeon synth et beaucoup plus de black metal que sur les premières émanations de cette horde obscure. Ainsi une fois déroulée la longue instrumentale ‘… Donde las entrellas perecen’ toute en accords décharnés égrenant un poétique désespoir, les trois pistes suivantes font la part belle aux guitares polluées du regretté Vrolok et, dans une moindre mesure, aux lamentations hurlées de Wampirc Strigoi, éconduites de ‘El dolor de los suenos y la melancolia’, lequel met un terme à l’écoute en ruminant sur plus de dix minutes sa désolation répétitive à la manière d’un ressac grésillant qui confine à une transe obsédante. Reptations qui ne filent jamais droit emportées par une batterie bringuebalante, ‘Frio invierno del sur’ et ‘Espiral cosmica’ assènent quant à elle cet art noir glacial et nocturne, d’une lancinance vénéneuse mais capable de s’emballer fiévreusement, fouillant le cosmos qu’il remplit de ces vocalises écorchées, spectre maladif souillé d’un éclat lugubre. D’aucuns jugeront la musique de Wampiric Rites plutôt pauvre et sans intérêt mais il existe pourtant bel et bien un charme ténébreux, une magie souterraine dans ce black metal cryptique enlisé dans une froide nuit d’hiver qu’on n’imagine pas proliférer sur ces terres ensoleillées d’Amérique du Sud et que le groupe équatorien traduit avec sa noirceur toute victorienne. Après cette quatrième démo, celui-ci gravera enfin son premier méfait quelques mois plus tard, The Eternal Melancholy Of The Wampyre dont le terrain sinistre a été préparé par ce fourmillement de petites ébauches devenues cultes. (25.01.2023) ⍖⍖

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