CinéZone | Jean-Paul Paulin - L'abbé Constantin (1933)


Au départ roman puis pièce de théâtre écrite par Hector Crémieux, L'abbé Constantin fut porté deux fois à l'écran, d'abord au temps du muet par Julien Duvivier en 1925 et huit ans plus tard par Jean-Paul Paulin. Film oublié que signe un réalisateur qui l'est tout autant, cette seconde version épouse pourtant les atours charmants d'une comédie délicieuse qui, malgré son âge vénérable, a miraculeusement échappé à la poussière qui ne la recouvre que d'un fin verni. La gouaille savoureuse de Françoise Rosay, les dialogues espiègles de Charles Spaak, la beauté radieuse de Betty Stockfield, l'élégance mélancolique de Claude Dauphin et la bonhommie de Léon Belières écaillent bien vite cette pellicule agréablement désuète. 

Reste que, intriguant tout du long pour faire main basse sur le château en poussant son fils dans les bras de nouvelle propriétaire, c'est bien la future Marie Martin de L'auberge rouge (1951), éternelle grande dame du cinéma français, qui donne tout son sel à cette aimable cocasserie, vestige d'une France bucolique et hors du temps qui n'existe malheureusement plus, où les gamins saluent respectueusement les curés, où parents et enfants se vouvoient, où l'église est au centre de la vie du village. Ce qui n'exonère nullement le film de quelques inoffensives égratignures à l'encontre du clergé et de la noblesse, désargentée évidemment, chassée par les nouveaux riches venus d'outre-Atlantique...  (23.04.2022) ⍖⍖



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