KröniK | Cosmic Burial - Far Away From Home (2023)


Cosmic Burial est l'un des quatre projets (pour le moment) du dénommé V.V., musicien allemand qui n'aime généralement rien moins que ruminer son art en solitaire, même si une autre créature l'épaule parfois. Mais alors que Nachtig pas plus que Valosta Varjoon ne nous enthousiasment vraiment, le sujet de ces quelques se révèle quant à lui bien plus intéressant. Il était pourtant permis de craindre le pire dans un registre atmosphérique et instrumental propice à s'engluer dans le sirop. Miraculeusement, il n'en est rien même si Cosmic Burial n'échappe par moments que de peu à une certaine mièvrerie cependant que l'ennui maraude au gré de ces (très) longues complaintes auxquelles l'entité est attaché. Car il n'est pas facile de passionner, de captiver dans cette veine instrumentale et volontairement répétitive, comme l'ont démontré Impakt (2020) puis ...To The Past (2021), premiers voyages au demeurant non sans de belles qualités. 


Mais contre toute attente, Far Away From Home élève très nettement le niveau. Il s'y déploie toujours ce même black metal bourgeonnant et stellaire mais les mélodies distillent cette fois-ci un pouvoir d'envoûtement plus grand. L'homme tisse des ambiances nébuleuses et hypnotiques à l'aide de synthétiseurs qui remplissent tout l'espace que des guitares parviennent à mordre. Quand elles le font, elles participent alors de ces atmosphères obsédantes et réussissent à extraire ces lancinantes échappées cosmiques du sirupeux qui les menace. Les titres énigmatiques de ces quatre pistes confèrent par ailleurs à Far Away From Home des allures de bloc indivisible, monolithe tentaculaire errant dans l'infini de l'univers comme un derelict mystérieux. On souhaiterait évidemment plus de froideur dans ce magma vaporeux mais tel n'est de toute façon pas le propos de Cosmic Burial dont le but est de capter la beauté étrange et quasi spirituel du cosmos plutôt que de faire œuvre de noirceur funèbre et glaciale. Ce n'est pas Darkspace. Ce black metal spatial et ambient n'en fascine pas moins, trouvant dans cette troisième offrande l'écrin grandiose riche d'une majesté ténébreuse. (07.05.2023) ⍖⍖⍖

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