Il suffit de s’enfiler le démentiel « Holy Wars… The Punishment Due », monument speed thrash dont le final éblouissant à la limite de la rupture n’est pas prêt d’être égalé, apte à renvoyer à leurs études tous ses concurrents, à commencer par l’éternel frère ennemi Metallica, enchaîné qui plus est au non moins dantesque « Hangar 18 » pour comprendre que Megadeth vient de passer à la vitesse supérieur. Oui, vous aurez alors tout compris. Compris que l’on tient évidemment là, le mètre étalon du genre ; compris que Dave Mustaine a bien fait de laisser tomber la coke ; compris enfin qu’il a eu mille fois raison de débaucher de Cacophony la fine gâchette Marty Friedman. C’est bien simple, Rust In Peace ne comprendrait que ces deux bombes que son achat se justifierait encore ! Autant dire qu’après le décevant car inégal So Far, So Good… So What !, nous ne pensions vraiment pas être à pareille noce !
Enfin aidé par une vraie production (Mike Clink + Max Norman au mixage, ça se passe de commentaires), MegaDave a dû bouffer du lion, s’être enfilé de l’EPO par boîte de 12, car pour pouvoir pondre des missiles de cette trempe, il ne faut pas être humain. Mais la furie dévastatrice de Megadeth ne s’arrête pas là ; tous les titres vous annihilent sur place, vous lobotomisent littéralement. Au furieux « Take No Prisonners, succède le sombre « Five magics », lequel ouvre le terrain aux sublimes et puissants « Poison Was The Cure », « Lucretia » et surtout « Tornado Of Souls », qu’illumine un solo de guitare monstrueux et jouissif. Enfin, après un « Dawn Patrol » aux allures de pose, l’apocalypse final est déclenchée par l’agressif et épique « Rust In Peace… Polaris ». Ca riffe à tous les étages, au point de sortir d’une telle écoute, exsangue. Mais heureux. Ajoutez à cela des textes engagés, fruits d’un Mustaine au top de sa forme, plus vindicatif que jamais, et le résultat est sans appel : un chef-d’œuvre absolu, un vrai de vrai, pas un dont la portée va s’effilocher au bout de quelques années ; mais au contraire un de ceux dont on reparlera dans plusieurs décennies. Ne pas le posséder serait une provocation ! (13.09.2007) ⍖⍖⍖⍖
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