KröniK | Messaline - Guerres pudiques (2005)


Bien que Guerres pudiques ne soit que son premier album, Messaline n’est pas vraiment un nouveau venu sur la scène hard rock hexagonale ; ses membres n’ont rien de petits jeunots qui viennent tout juste de découvrir la musique qui fait peur aux ménagères de plus de cinquante ans ; ils ont du métier et cela se sent. Non, derrière cette vénale impératrice, se cache en réalité trois membres du défunt groupe de Bourg en Bresse, Absurd, chantre d’un rock progressif chanté en français, sorte de petit frère d’Ange et auteur de deux offrandes sympathiques et de qualité, dont la seconde, Dernières sommations annonçait déjà, par son virage plus hard rock et moins purement progressif, ce nouveau groupe. Pour autant, est-ce à dire que Guerres pudiques aurait pu être le troisième opus d’Absurd ? Ce n’est pas certain tant les Bressans ont puisé encore davantage dans leurs racines métalliques. 


Hormis le très réussi « Les cailles au fenouil », délire verbal délicieux concocté par Christian Décamps (décidément, le gang de Chattos parviendra-t-il un jour à se détacher du parrainage du fils de mandrin ? ), le reste dépote sévère pendant une quarantaine de minutes et balance une purée nourrie au bon vieux heavy des familles (le jeu de gratte de Mickaël suinte la Vierge de Fer par tous les pores) et colorée de textes savoureux truffés de contrepèteries et d’allusions sexuelles ou autobiographiques (« Dernières sommations » sur le split d’Absurd ») dont a toujours le secret Eric Martelat, chanteur généreux, Michel Audiard du metal (auquel il est rendu hommage autour du zinc du « Café du paradis ») à la voix qui doit autant au Décamps qu’au regretté David Byron, lui ce grand admirateur de Uriah Heep. Efficace et dépouillé certainement, nostalgique et franchouillard peut-être, Guerres pudiques devrait ravir les amateurs du heavy metal sentant bon le camembert, les trentenaires qui ont connu les grands heures des Warning, ADX et autres Killers, dont le groupe reprend le « French Paradoxe », cover apparaissant aussi sur le tribute aux Basques, Les fils des loups. La filiation est évidente… (01.09.2007) ⍖⍖

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