KröniK | Midnattsol - Where Twilight Dwells (2005)


La délicieuse Carmen Elise Espenaes, dont l’appétissante silhouette spectrale moulée dans une robe d’une blancheur virginale se découpe sur un paysage nordique sombre et mystérieux, qui nous regarde sur la pochette de ce premier album de Midnattsol, fonctionne comme une invite. Vu le charme de la demoiselle, on a effectivement bien envie de la suivre, même si la jeune femme a des allures de fantôme (ou d’ange ?) dont le monde dans lequel elle souhaite nous attirer ne peut se situer que par delà la mort. Mais sans la présence de la chanteuse aurions nous eu envie d’écouter ce galop d’essai ? D’autant plus que le fait que Carmen soit la sœur cadette de Liv Kristine, aujourd’hui à la tête de son propre projet, Leaves’ Eyes, signé sur le même label, Napalm Records, n’incite pas forcément à l’indulgence, car tout ceci sent quand même un peu trop le copinage et le piston ! Il n’est pas certain en effet que sans le lien de parenté de sa chanteuse avec l’ex-Theatre Of Tragedy, que Midnattsol aurait bénéficié d’un intérêt identique et de la même promotion. 


Mais si on fait abstraction de ce passif familial et qu’on décide d’aborder Where Twilight Dwells comme n’importe quelle autre première pierre à une carrière, il faut bien se rendre à l’évidence et reconnaître la haute tenue de l’ensemble. Il serait bien sûr tentant de rapprocher la musique des Norvégiens de celle de Leaves’ Eyes ; les points communs ne manquent d’ailleurs pas, à commencer par la similitude entre les voix des deux frangines, et la proximité du registre musical (le gothic metal). Toutefois le groupe sait déjà affirmer son identité par rapport à son aîné en colorant son univers sonore d’éléments empruntés au folklore scandinave (la chanson « Pa Leting ») et en conférant à ses compositions un caractère épique et dark plus prononcé, notamment sur le magistral « Tapt Av Hap ». Le fait que l’on retrouve, bien agrippés au manche de leur guitare, deux membres de Ahab, excellente formation de funeral doom ( !) n’est sans doute pas pour rien dans la (légère) noirceur de cet album et dans la maîtrise évidente dont fait montre Midnattsol, dont on aurait certainement tort de ne le réduire qu’à sa chanteuse, aussi charmante soit-elle. (24.08.2007) ⍖⍖

 

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