CinéZone | Fred Walton - Week-end de terreur (1986)


D'une carrière essentiellement télévisuelle, on ne retient finalement de Fred Walton, petit maître de l'horreur, que deux films : Terreur sur la ligne (1979) et Week-end de terreur, réalisé sept ans plus tard. Si le premier fait l'unanimité, ingénieux thriller à l'atmosphère glaçante, le second suscite en revanche des avis plus contrastés. Il existe en effet deux façons d'aborder April Fool's Day. Que l'on espère y butiner un pur récit horrifique entre whodunit à la Dix petits nègres d'Agatha Christie et slasher à la mode, la déception sera alors au rendez-vous, quand bien même l'angoisse n'en est pas éconduite (nous y reviendrons). Soit on l'accepte pour ce qu'il est vraiment, moins un film d'horreur qu'une parodie déguisée du genre et on l'appréciera à sa juste valeur. De fait, tout en mitonnant de savoureux moments d'effroi, Walton s'amuse avec les codes du film d'horreur des années 80 et ses jeunes exécutés à tour de rôle par un mystérieux assassin. Des amis se retrouvent pour un week-end dans un manoir niché sur une île privé. Ces étudiants fonctionnent comme des archétypes, le sportif ou l'intello pour les garçons, la nympho ou la copine sérieuse et un peu coincée pour les filles. Ils s'interrogent sur leur avenir, se confient sur le sexe (de manière assez osée par ailleurs) et ne pensent qu'à s'envoyer en l'air. 


A cette première partie qui dévide avec gourmandise les situations obligées mais s'éternise trop cependant, succède une seconde qui fait disparaître une bonne part de la distribution et ce faisant permet au réalisateur de ciseler des meurtres réjouissants. Jusqu'à la chute où l'on découvre que tout cela n'était en somme qu’un jeu... Un poisson d'avril comme le titre original l’annonçait. Poussant la malice jusqu'au bout, Walton offre ensuite un ultime twist, jouant sur les attentes du spectateur auquel il semble alors promettre la terreur annoncée mais qu'il dynamite encore une fois en repassant une couche d’humour. Seulement une louable intention ne suffit pas toujours à faire un bon film. Ainsi, malgré la volonté revendiquée de recycler les invariants du slasher pour mieux les moquer, les brouiller à la moulinette du second degré, Week-end de terreur laisse en définitive un goût d’insatisfaction dans la bouche, ni effrayant ni drôle bien qu’agréable à tout le moins. Combien nous aurions finalement préféré un pur suspense horrifique plutôt que cette bobine tiédasse qui joue autant avec nos nerfs qu’avec nos attentes contrariées… (06.07.2022) ⍖⍖


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