KröniK | Aleister - Nightmare (2023)


Vétéran de la scène thrash hexagonal qu'il arpente depuis 1987 mais la semence aride  Aleister ne jouit certainement pas de la réputation qui devrait être la sienne après tant d'activisme forcené. Heureusement depuis  sa renaissance survenue il y a cinq ans, le groupe semble vouloir rattraper le temps perdu puisque Nightmare ne survient que quatre ans après le résurrectionnel No Way Out. C'est encore trop long mais pour les Français qui durant la première partie de leur carrière n'avaient accouché que d'un seul méfait, Tribal Tech en 1994, c'est déjà beaucoup. Surtout, et nonobstant le fait qu'il demeure avant toute chose un groupe de scène, cadre qui lui permet de déployer son agressive puissance, Aleister apparaît depuis son retour plus brutal et acéré que jamais, la rage au ventre et l'envie d'en découdre. Décidément, le  metal, ça conserve. 


Ne serait-ce la teneur très old school du thrash qu'il éviscère, trahissant l'âge vénérable de ses géniteurs, Nightmare pourrait aisément être confondu avec le premier rôt de jeunes teigneux prépubères qui viennent tout juste de découvrir la musique qui fait peur, avec vestes à patches et cartouchières. C'est dire l'énergie irradiée par ce troisième agression. L'apport du guitariste Samuel Clauss (Post-Mortem) n'est peut-être pas étranger à cette insolente vigueur. Reste que les trois autres musiciens n'ont donc rien de puceaux du gros son patibulaire. Le genre chevillé au corps et l'expérience aussi tranquille que pugnace acquise avec au fil des années, ils bétonnent un bon vieux thrash des familles, nourris aux mamelles des Slayer, Panthera et autre Sepultura. Ce métier solide associé à une approche orthodoxe leur dictent une saillie directe et sans fioritures. Sept bombes se serrent dans un menu de moins de trente minutes au jus, bourrues et fiévreuses, généralement engourdies par des ambiances menaçantes ('The Game', 'Liar') mais qui n'oublient pas de tout détruire dans leur sillage, les riffs incisifs ('Nightmare'), le groove implacable ('Don't Let Him Down'). Bref, rien à jeter, du bon gros qui tâche que rehaussent des traits inquiétants et une exécution chevronnée. (30.04.2023) ⍖⍖

Commentaires

Random posts

Index

Plus d'éléments

Goddess

Accueil