KröniK | Dusk - Wheels Of Twilight (2023)


Très justement remarqué grâce à deux premiers EPs hautement recommandables, High Radiation (2018) puis The Toll (2019), Dusk était donc très attendu par tous les amoureux de ce doom (hard) rock fardé de chant féminin, coloré de touches seventies et que lèche une brume occulte en un alliage certes (trop) à la mode mais qui a pour le moment encore le bon goût de ne jamais décevoir. Les Autrichiens cochent par surcroît toutes les bonnes cases de ce sous-genre très codifié. Ils savent composer des chansons toujours efficaces et accrocheuses, qui collent à la mémoire comme un sparadrap à la peau, répandent avec délectation une atmosphère à la fois rétro et ténébreuse de séries B horrifiques. Et évidemment, il accueille dans leur rang une chanteuse au timbre (et au look) idoines pour déclamer ces odes baignées d’un psychédélisme noir, clé de voûte indispensable à ce type d’édifice dur et nostalgique. Du tout bon donc, dans la lignée des Lucifer et autre Spiral Skies. Wheels Of Twilight est le premier album qu’on espérait leur voir enfanter. Brochette de sept titres tous aussi délicieux les uns que les autres, l’offrande tape dans le mille. 


C’est du hard rock biberonné aux années 70 (les meilleures) et gainé de doom comme il est toujours agréable de le déguster. Les oreilles toujours au niveau slip, la performance de la belle nous émoustille au premier chef, il est vrai qu’elle se montre excellente, grave, puissante et drapée dans un voile de désespoir (‘Wheels Of Twilight’). Mais, loin de se contenter d’assurer la figuration, ses partenaires ne sont pas en reste, particulièrement le guitariste qui décoche des mélodies tour à tour bétonnées et ensorcelantes. Si le groupe s’y entend pour mouliner des titres acérés qui galopent avec une énergie communicative, à l’instar des ‘Wendigo’ ou ‘The Dagger’, on aime les voir plus encore peut-être miser sur les ambiances, donner de lascifs coups de rein au détour de compositions plus étirées, plus lancinantes, (forcément) plus jouissives. Citons ‘Shapeshifter Driving My Love Away’ aux lignes sinueuses et bien sûr l’immense ‘The Wan Four’, conclusion superbe et bouleversante où la beauté dramatique du chant féminin s’accouple sur fond de rythmique velue à une guitare incendiaire dont le manche plonge avec un délice lumineux dans la source du grand hard rock, véritable point G d’une écoute  placée sous le sceau d’une élégance brumeuse et sensuelle tout ensemble. Avec Wheels Of Twilight, Dusk confirme qu’il compte bien parmi les groupes de rétro doom rock les plus excitants et inspirés. (05.11.2023) ⍖⍖⍖

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