KröniK | Moonsorrow - Verisäkeet (2005)


Naguère fruits d’une sorte de copulation sauvage entre Finntroll et Bathory (!), nos fiers troubadours finlandais ont décidé de ne rien faire comme tout le monde. Alors que la plupart des groupes ont tendance à mollir du zizi au fil des années, Moonsorrow a dû subir une cure de Viagra tant son art s’est durci sur ce quatrième opus. Certes, son prédécesseur, le très réussi, Kivenkantaja, portait déjà en lui les germes de la cette mutation, mais il est clair toutefois que le groupe n’a jamais sonné aussi épique, aussi grandiose, quand bien même il a toujours privilégié les longues chevauchées plutôt que les brutales attaques. Si le premier titre, « Karhunkynsi », reste encore conforme au style jusqu’alors attaché aux Scandinaves, dès « Haaska », le souffle du Grand Nord digne des meilleurs épopées de Bathory, emporte tout sur son passage. Le folk s’est mué en pur viking metal ; le chant se fait rageur ; les guitares grésillent. 


Bref, bien que les instruments traditionnels soient toujours de la partie, Verisäkeet fait honneur au black metal païen et majestueux, que les premiers Ulver (dont on ressent l’influence, notamment à travers les chœurs et le chant clair) ont forgé mieux que quiconque. Le groupe se déleste de cinq morceaux pour une durée de 70 minutes. Vous aurez donc compris que ce cadre lui permet de se déployer comme le veut le genre. Toujours mélodique, furieux parfois, et en mettant de côté au fond de sa cabane en bois ses atours festifs, Moonsorrow envoûte autant qu’il donne envie d’empoigner son glaive afin de trucider ses ennemis, à l’image du monumental « Jotunheim », qu’introduisent des arpèges beaux comme un chat qui dort, pièce d’anthologie d’un album dont transpire une maturité enfin acquise, et qui s’achève sur une longue plage contemplative et pastorale, conclusion idéale de cette ode à la nature et au paganisme. Et le meilleur est à venir… (08.08.2007) ⍖⍖⍖

Commentaires

Random posts

Index

Plus d'éléments

Goddess

Accueil