KröniK | Azgaal - Barzaiel (2023)


Malgré ses vingt-trois piges au compteur et sept albums (sans compter les petites miettes habituelles), Azgaal n'avait jamais atteint les oreilles de votre serviteur (et il n'est pas le seul) ! Quel est donc ce secret bien gardé dont nous sommes aujourd'hui nombreux à découvrir l'existence par le biais de Barzaiel, son nouveau méfait ? En fait, il ne s'agit pas à proprement parler d'un groupe puisqu'il se résume à son unique membre, le dénommé Naïwyn, lequel se charge de tous les instruments selon un format solitaire fréquent dans le black metal, puisque c'est à ce genre qu'il se rattache, comme son nom le laisse aisément deviner. Mais encore faut-il savoir de quel black metal on parle, une multitude de définitions se cachant derrière ce vocable. Alors que sa nature de one-man band pouvait laisser penser qu'il est l'émissaire d'une expression crue ou dépressive, Azgaal étonne finalement par sa sophistication et le constant souci mélodique qui l'anime. La forme est décharnée mais l'usage surprenant de voix claires et de guitares d'une pureté lumineuse vient perturber une indentification rendue plus difficile qu'il n'y paraît. 

De fait, l'art noir que façonne le Français échappe clairement aux étiquettes prémâchées. Ce qui est bien sûr un bon point pour lui. Une autre qualité à mettre à son actif réside dans son excellente tenue technique. L'album ne souffre ainsi d'aucune maladresse, enrobé dans un fuselage sonore très propre. Trop peut-être pour certains qui regretteront son aspect trop policé, auquel participe son abord très accessible en définitive. S'il cherche sans doute à trop en dire par ailleurs (l'écoute s'étale sur plus d'une heure) cependant que le chant clair ne s'imposait pas toujours ('On The Road To Apocalypse'), Azgaal ne manque toutefois pas de bonnes idées dont il caviarde des compositions à la fois accrocheuses et rampantes, gorgées de mélodies, donnant envie de taper du pied sans en diluer la sève vicieuse et malsaine. Certaines d'entre elles sont réellement très efficaces quand bien même elles donnent l'impression parfois de partir dans toutes les directions, d'hésiter entre diverses influences. Mais les 'Hell Is Here', 'Angel Of War' ou bien encore 'Brecheliant' (chanté dans la langue de Molière) font mouche et vous hantent longtemps après que l'écoute se soit achevée. Barzaiel est donc une excellente surprise de la part d'un musicien dont les années passées à bricoler dans l'ombre son art ont fini par payer. (26.10.2023 | MW) ⍖⍖

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