On a souvent un trop vite fait de réduire le metal australien à une brochette de groupes à la AC/ DC, Rose Tattoo ou The Angels. Heureusement, la réalité est tout autre et cette contrée éloignée est également le berceau d’une scène parmi les extrêmes qui soit. Si pour le black metal, cela donne des étrons façon Sadistik Execution, Mournful Congregation, en même temps d’être une des rares formations australiennes à s’abîmer dans les fosses Mariannes, reste depuis sa création en 1993 l’un des spéléologues les plus jusqu’au-boutistes du genre. Un des mes meilleurs donc. Auteur d’une discographie aussi rare que précieuse, le groupe s’associe le temps d’un split, exercice qu’il affectionne tout particulièrement eu égard au grand nombre qu’il a pu graver (quatre depuis 2002) avec les puceaux de Stone Wings. L’objet est magnifique, « 7 » limité à 500 copies, son contenu est l’avenant.
Long de 8 minutes, « Descent Of The Flames » est une étouffante procession funéraire, tellement lente qu’elle semble en durer le double. Cette suffocante complainte permet à Mournful Congregation de distiller son funeral doom austère comme une journée sans sexe, guidé par ce chant inhumain et ce fameux down tempo qui bat des records de vitesse avec une limace ayant ingurgité du valium par boîte de 12. C’est morbide au possible et insupportable pour 99.9 % de la population. Un gage de qualité donc. Stone Wings répond au vénérable ancêtre avec « Ascent Of The Flames », miroir en trompe-l’œil où le doom des cavernes s’accélère parfois, se teinte de quelques couleurs mélodiques n’étant pas sans évoquer la chapelle britannique du milieu des années 90, là où Mournful Congregation ne connaît que le noir, bien qu’il reste tout aussi monolithique et absolu dans l’extrémisme de sa vision du genre. Monstrueux et capable de plonger dans une nuit éternelle une belle rayonnante journée d’été, ce split est donc une réussite, cohérent de bout en bout dans ses choix tant formels que musicaux. Avis aux collectionneurs et aux suicidaires en quête d’une nouvelle bande-son pour leurs pensées sinistres. (19/10/08) ⍖⍖⍖
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