Production franco-italienne, Le gang aligne tous les ingrédients des meilleurs Delon des années 70. Le chevronné Jacques Deray derrière la caméra, trois scénaristes réputés (Jean-Claude Carrière, Alphonse Boudard et Roger Borniche qui adapte son propre travail), de solides acteurs de second plan pour épauler la star (de Maurice Barrier à Raymond Bussières, de Xavier Depraz à Adalberto Maria Merli, mythique Minos de Peur sur la ville) pour épauler la star, producteur du film par surcroît, sans compter une Nicole Calfan au sommet de sa beauté. Pourtant, le métrage se solde par une amère et franche déception.
Que de talents réunis et (surtout) gâchés pour cette illustration de l'épopée funeste (mais non violente) du Gang des tractions avant. L'ensemble se résume en une succession de braquages avant de longtemps stationner dans l'auberge de Champigny que la police finit par assiéger. Le contexte d'après-guerre n'est qu'esquissé, au surplus sans finesses (flics bêtement violents, préfet risible), le passé trouble de ces malfaiteurs, mélange de gestapistes et de résistants, brossé à gros traits, sans compter un Delon ridicule, coiffé de sa perruque frisée ! Reste malgré tout un film agréable mais qui hésite trop entre le polar qui a fait le succès d'Alain Delon et l'ambition de dépeindre une période à l'atmosphère très particulière. A l'arrivée, Le gang échoue sur tous les tableaux et ne laisse voir que pour sa brochette d'acteurs, gueules familières et attachantes du cinéma français de ces glorieuses années-là. (26.11.2022) ⍖⍖
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