Il y a une époque, pas si lointaine, où le cinéma osait tout, pas encore corseté par la bien-pensance. Si aujourd'hui, il serait impensable de filmer des juives offertes en pâture à leurs bourreaux en un spectacle vilement gratuit et sans aucun souci de dénonciation, les années 70 ont vu au contraire fleurir sur les écrans des salles de quartier une multitude de pellicules nauséeuses mais jubilatoires accouplant films de prison de femmes et imagerie nazie. C'était la nazisploitation sous-genre le plus décrié dans lesquels les cinéastes italiens n'ont pas hésité à se vautrer pour une poignée de lires. S'il trône aux côtés des Holocauste nazi (1977) de Luigi Batzella et La dernière orgie du IIIème Reich (1977) de Cesare Canevari parmi les spécimens les plus fameux (?) de cette mode honnie, Horreurs nazies n'est pourtant pas le plus réussi du lot.
Plus à l'aise dans le western qu'il a illustré avec un sens certain du morbide (Une longue file de croix), Sergio Garrone se contente de dévoiler platement et maladroitement avec force zooms et gros plans foireux, tortures et expériences médicales circonscrites dans quelques bouts de décors dont la laide pauvreté participe néanmoins à un charme malsain. Même l'érotisme crapoteux, sans lequel la nazisploitation ne serait pas tout à fait ce qu'elle est, ne lui inspire que des scènes mal branlées. Mais il est pourtant permis de trouver rigolo ce Camp des filles perdues (son titre alternatif) au scénario ahurissant entre ces juives livrées à des soldats allemands en rut pour d'obscures expériences et ce colonel sexuellement impuissant qui se fait greffer des testicules ! Une musique sympa, la trogne familière de Attilio Dottesio et les pubis velus de prisonnières peu farouches ajoutent un peu d'intérêt à une bobine qui n'en a quand même pas beaucoup. (04.12.2022) ⍖⍖
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