CinéZone | Jacques Becker - Ali Baba et les quarante voleurs (1954)


Les voies de François Truffaut sont impénétrables. Ainsi il semble que le réalisateur de Jules et Jim ait apprécié Ali Baba et les quarante voleurs qui, par surcroît, devait lui inspirer pour la première fois dans une de ses critiques, la politique des auteurs. On se demande bien pourtant où dans cette farce orientale, il a pu déceler l’empreinte de Jacques Becker, même la plus infime ! Qu’est-ce que l’auteur de Casque d’or, qui venait de signer un des polars français les plus fameux des années 50 (Touchez au grisbi) est venu faire là d’ailleurs, lui qui six ans plus tard achèvera sa carrière avec Le trou (1960), œuvre noire tout en sécheresse minérale. Ce sont des mystères, à l’image de ces contes des mille et une nuits dont il ne reste au surplus pas grand-chose dans cette adaptation laborieuse mais amusante, succession de péripéties qu’une ribambelle de scénaristes s’est échiné à coller entre elles avec plus (un peu) ou moins (surtout) de bonheur. 


Au vrai, Ali Baba et les quarante voleurs n’est jamais autre chose d’un simple véhicule pour Fernandel autour duquel il est entièrement bâti. Sourire chevalin aux lèvres, il y grimace et mimique avec sa truculence habituelle et bon enfant. Malgré quelques seconds couteaux sympathiques (Herni Vibert en Cassime ou Edouard Delmont en vieillard grippe-sou), les autres comédiens sont sacrifiés, à commencer par Samia Gamal dans le rôle décoratif de Morgiane. Et en définitive, même les admirateurs de Fernandel (ce qui est notre cas) seront déçus par cette comédie cousue dans un Orient aussi coloré que fantasmé, non pour son curieux et improbable parti-pris marseillais qui lui confère finalement son charme mais tout simplement parce qu’il n’est pas très bon ! (13.02.2023) ⍖



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