Russell Rouse, réalisateur de pellicules aussi curieuses qu'habiles (L'espion, La cage aux hommes, La caravane vers le soleil, La première balle tue) derrière la caméra, une distribution alléchante (Shelley Winters, Robert Taylor, Broaderick Crawford) devant et une poignée de girls sexy (dont Raquel Welsh à ses débuts) promettaient à La maison de madame Adler sinon la réussite, à tout le moins un résultat intéressant. Las, cette adaptation de l'autobiographie (très idéalisée) de Polly Adler, juive immigrante devenue célèbre comme tenancière de bordel dans l'Amérique de la prohibition, sombre très vite dans l'ennui et dans une sinistre vulgarité.
Le visage figé, Robert Taylor ne semble pas très concerné par ce qu'il tourne (il n'en était d'ailleurs pas satisfait), même si ses apparitions contribuent à sauver le film de la morosité, Cesar Romero confond Lucky Luciano avec le candidat à une élection politique et les filles composant le sérail de madame Adler, sont jouées de façon souvent trop excessives par des comédiennes tombées dans l'oubli, à l'exception de Raquel Welch donc mais qui n'est pas suffisamment présente pour marquer les esprits. Auteur d'un solide polar de série B (New York confidentiel), il n'est pas surprenant que Russell Rouse réussit mieux dans la description d'un monde interlope faits de gangsters et de poules de luxe que dans une histoire d'amour contrariée qui parasite ce House Is Not A Home morne et bavard dont la performance pourtant remarquée de Shelley Winters n'a pas suffi à lui garantir succès et postérité... (22.01.2023) ⍖
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