KröniK | The Magogas - 48 Moons (2024)


48 Moons est le premier album de The Magogas. Sa pochette – superbe – semble vouloir convier l’auditeur à un trip spatial entre effluves cosmiques et bûches velues. C’est donc du stoner et du lourd. Mais cela, on le devinait déjà tant le groupe coche les bonnes cases. Premier bon point, il nous vient d’Italie qui, comme tout le monde le sait, demeure une terre fertile en sculpteurs de riffs plombés, depuis le vétéran Ufomammut jusqu’à Humulus ou Prehistoric Pigs. Autre élément en sa faveur, The Magogas est un power-trio, format trapu qui lui commande une accroche furieuse et dépouillée, sans afféterie ni artifice. Guitare / basse / batterie. L’essentiel. Vous noterez l’absence de chanteur, ce qui n’est pas anodin et rattache ipso facto nos Ritals à d’autres fameux trios instrumentaux, The Atomic Bitchwax et surtout Karma To Burn, auquel on pense quand même beaucoup à l’écoute de ce 48 Moons qui fait plus que creuser le sillon abrupt et dynamique de d’un Wild Wondeful Purgatory. Il suffit de poser une oreille sur, au hasard, une saillie telle que ‘Nicoletta The Harlot’ pour se convaincre de la filiation évidente entre les Italiens et les défunts Américains. 


C’est assumé et personne ne s’en plaindra. Cela confirme en outre que ces trois musiciens ont bon goût. Raison supplémentaire pour s’intéresser à eux. Que parmi ces derniers se trouve une gonzesse (derrière les fûts), n’est pas enfin non plus pour nous déplaire, jamais insensibles à une présence féminine. Bref, pour toutes ces raisons, The Magogas ne peut décevoir et son galop d’essai galope idéalement sur le territoire d’un desert rock caillouteux et vitaminé, à l’image des ‘Lost In The Fog’ ou de ‘Too High To See The Coast’ tout en basse grassouillette, batterie remuante et guitare qui sent les dessous de bras. Mais s’il y a donc beaucoup de Karma To Burn là dedans, les excellents ‘Lunar Seal’ ou plus encore ‘Polish Brick’ et ses huit minutes au jus, illustrent que les Italiens ne se montrent jamais autant à leur avantage que lorsqu’ils serrent le frein à main et ouvrent les vannes d’un psychédélisme stellaire, les rapprochant alors des Kuyss et consorts. Robuste et moelleux tout ensemble, 48 Moons est donc un très solide album de stoner instrumental fardé d’un vernis spatial et savoureusement psyché, premier rôt prometteur d’un groupe dont on reparlera très vite sans aucun doute ! (26.03.2024) ⍖⍖⍖

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