KröniK | Samsara Joyride - The Subtle And The Dense (2024)


Il ne faut pas longtemps à The Subtle & The Dense, deuxième cuvée longue durée de Samsara Joyride, pour ferrer celui qui aura eu l’excellent idée de poser une oreille dessus. Les neuf minutes du diptyque ‘I Won’t Sign’, dont la seconde partie est instrumentale, sont largement suffisantes pour cela. Vocalises aussi puissantes que chaleureuses, tempo épais, guitare racée, tout est réuni au service d’un blues rock aux coutures stoner embrumé d’effluves psychédéliques. La classe insolente de ces jeunes Autrichiens couplée à une égale maîtrise, n’étonnera pas ceux qui les ont découvert il y a deux ans à peine avec leur galop d’essai éponyme dont on devinait qu’il n’avait fait qu’effleurer le potentiel de ses géniteurs. La preuve est fournie par son successeur qui fait mieux que transformer l’essai, ce qu’il doit autant à des compos d’une belle variété de traits et de touches qu’à des musiciens tous à l’unisson d’une énergie suave dans un style où le feeling prime sur la technicité. Riches de multiples nuances, les chansons peuvent se montrer pesantes, presque sabbathiennes (‘Too Many Preachers’), se parer de déglingués atours sudistes (‘Silver’), sillonner le chemin d’un blues reptilien et psyché (‘Who Tells The Story’) ou être garnies d’une curieuse ambiance lounge avec voix féminines et saxophone doucereux (‘Safe & Sound’). 


N’y cherchez pas trop une force teigneuse, The Subtle & The Dense privilégie au contraire un rythme lent, des atmosphères douillettes, presque charnelles. Les quatre musiciens sont au service de cette écriture d’orfèvre, à la fois élégante et fougueuse. Avec cette assurance tranquille qui ne les exonère pas de performances éblouissantes. Comme souligné plus haut, Florian Miele possède l’organe idéal pour ce type de rock bluesy, lascif et vigoureux mais sans en faire de trop, couvrant ces chansons d’un éclat tendrement rocailleux. A ses côtés, impeccables, ses comparses ne se contentent pas de faire de la figuration. Toute en rondeur, la basse de Daniel Batliner claque (‘I Won’t Sign’), soulignée par la frappe de Andi Mittermühler qui plante le tout dans un socle marécageux. Quant au guitariste, Michael Haummer, biberonné au grand hard rock, il décoche des soli tour à tour vicieux, trempés dans l’eau trouble des Bayous (la seconde partie de ‘I Won’t Sign’) ou vibrant d’une lumineuse délicatesse lors du final incandescent de ‘Who Tells The Story’. The Subtle & The Dense cuisine tous les ingrédients pour livrer un superbe disque de blues rock, reptilien mais romantique, hypnotique mais rutilant. Ce faisant, Samsara Joyride confirme qu’il est un groupe à suivre de très près. (16.03.2024 | MW) ⍖⍖⍖

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