Bitto Albertini - 6000 Km Di Paura (1978)


Jamais à court d'imagination, les Italiens se lancent à la fin des années 70 dans le film de courses automobiles ou de motos, sorte de déclinaison sportive et mécanique du polar urbain alors en déclin. Mais cet éphémère sous-genre, si tant est qu'on puisse le considérer comme tel, n'enfantera aucune réussite majeure, au mieux quelques bobines efficaces à l'instar de Moto Massacre et de Speed Driver que Fabio Testi tournera sous la direction de Stelvio Massi en 1980. Coproduction italo-kényane (?),  6000 km Di Paura n'en fait pas partie. Le film présentait pourtant des atouts, à commencer par son affiche aussi curieuse qu'alléchante car associant Marcel Bozzuffi, un de nos durs préférés du cinéma français, à Joe Dallessandro, acteur trouble et fétiche de Andy Warhol et Paul Morrissey (Chair pour Frankenstein). Mais à l'arrivée, Safari Rally ne tient pas la route. 


Les deux comédiens ne semblent pas jouer dans le même film et ratent totalement leur rencontre tandis que Bitto Albertini, plus à l'aise (tout est relatif)  avec l'érotisme (Black Emanuelle) ou les aventures des trois supermen se montre bien incapable de lier l'un à l'autre les deux aspects du film centré sur la rivalité entre deux frères sur fond de course de rallye au Kenya. De fait, après une première partie bavarde et ennuyeuse que sauve toutefois de justesse la présence fiévreuse de Joe Dallessandro, 6000 km Di Paura s'emballe enfin lorsque la course est lancée sans que celle-ci ne revête les qualités cinématographiques suffisantes pour la hisser au sommet des monuments du genre. Dommage pour l'Américain qui exsude cette sexualité bizarre sinon équivoque qui n'appartient qu'à lui, quoique très sous- employée. En revanche, Bozzuffi ne force pas vraiment son talent dans un rôle qu'il endosse avec un minium d'investissement. Un film aussi obscur que mineur donc et que la copie médiocre existante rend plus pénible encore à visionner, ce qui laisse à penser qu'un écrin en meilleur état permettrait peut-être de le réévaluer à sa juste - mais toujours modeste - valeur. (21.04.2023) ⍖


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