CinéZone | Guy Hamilton - Vivre et laisser mourir (1973)


Alors que, n'échappant pas aux ravages du wokisme ambiant, James Bond est devenue une femme (noire qui plus est : à quand la version LGBT ?) dans Mourir peut attendre (2021) et que les romans de Ian Fleming sont récurés de leurs kystes racistes et sexistes par les censeurs d'une nouvelle ère, quel pied de revoir aujourd'hui Vivre et laisser mourir qui doit être voué aux gémonies par ce totalitarisme qui ne dit pas son nom ! Constatez par vous même : James Bond y est un mâle blanc hétérosexuel (quelle abomination !), les femmes y sont dominées (Solitaire) ou ridiculisées (Rosie), toutes réduites au rang de "Pépée" et de repos du guerrier tandis que les méchants sont des Noirs ! Live And Let Die coche donc toutes les mauvaises cases, à même de choquer nos biens pensants biberonnés à Libération et autre torche-cul comme Le Monde. Il demeure pourtant un des meilleurs James Bond, le premier interprété par Roger Moore, tout en impertinence décontractée. Moins de gadgets, fini le gigantisme mégalomaniaque mais beaucoup (plus) d'humour. Très second degré, l'humour. Très british donc. 


Et une action constante, chaque séquence en appelant une autre, toujours plus spectaculaire. La poursuite entre un vieux bus à impériale et des motos et bagnoles de police, celle des hors-bords sillonnant les Bayous de Louisiane, la ferme des crocodiles... Vivre et laisser mourir est rempli jusqu'à la gueule de morceaux de bravoure qui en font un des films de la série les plus jubilatoires, renouant par sa simplicité avec l'esprit originel. Emballé avec toute l'efficacité requise par le vétéran Guy Hamilton (cinq James Bond à son actif plus un Harry Palmer, Mes funérailles à Berlin, sans oublier le poussif La bataille d'Angleterre) et nourri à la blacksploitation à la mode, il doit aussi beaucoup de sa force à la célèbre chanson éponyme des Wings (le groupe de Paul McCartney), dont le thème est aussi connu que le film lui même, notamment en France où elle servira de générique à l'émission culte des années 80, L'heure de vérité. Si Jane Seymour apparait assez effacée, quoique très belle, Roger Moore imprime déjà sa signature au personnage de 007, quelque part entre le Saint et Lord Brett Sinclair. Succédant au mal-aimé Au service secret de sa Majesté (1969) et au fatigué Les diamants sont éternels (1971), Vivre et laisser mourir dépoussière la franchise avant de ronronner à nouveau avec L'homme au pistolet d'or (1974). Il faudra patienter ensuite jusqu'à L'espion qui m'aimait (1977) pour que la série atteigne à nouveau les sommets. (06.03.2023) ⍖⍖⍖


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