Naguère simple one-man-band du mystérieux Sami Rautio, My Shameful tend, avec ce nouvel et troisième album, à se rapprocher de la notion de groupe. Le Finlandais est désormais entouré de trois autres êtres vivants et un des huit titres a même été composé par l'un d'entre eux ! Lumineuse initiative qui permet à My Shameful de proposer sa meilleure offrande à ce jour. Le style demeure inchangé - on retrouve de fait ce doom death des cavernes à la lenteur d'un escargot après avoir ingurgité du prozac par boite de douze qui ne sombre ni dans le romantisme à la My Dying Bride ni dans un funeral doom poussé jusqu'au paroxysme de la dépression la plus masochiste (faire pire dans le genre que Tyranny, semble de toute façon, impossible) - bâti autour de complaintes d'une durée certes conséquente (entre 6 et 7 minutes), mais jamais excessive ; empruntes d'un monolithisme absolu et noircies par une lourdeur pétrifiée.
Mais celles-ci se révèlent mieux construites que par le passé, plus organiques également. Pourtant, noir c'est noir et jamais aucune lumière salvatrice ne vient éclairer ce pavé suicidaire, cette ode à la mort et à la désolation, même si chaque titre détient cette petite accroche qui aide à faire passer la pilule (le final de "Just One"). Glaciales, ils sont comme autant de marches que l'on descend vers une fin inévitable. Les esprits chagrins ne manqueront pas de souligner que My Shameful n'a pas inventé la corde pour se pendre, mais son doom ultra pesant et aussi sombre qu'une nuit sans étoiles, ne peut que séduire l'amateur et celui qui cherche la bande son pour s'abîmer dans les tourments de son âme. (12.06.2007) ⍖⍖⍖
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