Si aujourd'hui, Mythological Cold Towers a davantage sa place aux côtés des doomsters de tous poils, comme en atteste sa signature sur le label Firebox, cette filiation était moins évidente à leurs débuts. Moins foncièrement doom death, la musique des Brésiliens enfonçait clairement ses racines dans le terreau d'un black symphonique, atmosphérique et très mélodique. Sinon, publié en 2000, leur premier album, Remoli Meridiani Hymni aligne déjà toutes les composantes de leur identité. Le chant y est étrange (d'aucuns le jugeront peut-être ampoulé, voire ridicule), par moment majestueux ; les nappes de claviers se font envahissantes mais sont néanmoins propices à poser le décor grandiose d'une musique entièrement tournée vers la glorification des civilisations précolombiennes, thématique que rendent évident aussi bien le nom du groupe, le sous-titre de l'album (Towards The Magnificent Realm Of The Sun), le visuel de la pochette et du livret et l'accoutrement des musiciens ornés de tuniques et de babioles dorées sans doute achetés dans le magasin de souvenirs du coin.
Du reste, Mythological Cold Towers livre un premier opus ambitieux, plutôt réussi, prouvant par là-même que l'origine géographique ne détermine en rien la qualité artistique d'un groupe. On peut venir d'un pays soi-disant du tiers monde et offrir un travail professionnel, bien produit et qui n'a pas à rougir des productions occidentales. Dans un autre genre, les réussites de Sepultura et de Angra le démontrent bien. Et même s'il n'évite pas toujours le piège du pompeux de bas étage (les claviers sonnent parfois un peu cheap), Remoli Meridiani Hymni sait se faire épique et grandiose, à l'image des titanesques "The Lost Tribes Of Amazon" qui dépasse pour notre plus grand plaisir, la barre des dix minutes, tout comme "Opulence Of The Signals", ou de "Glorious Traces Of The Fall Of Tahuantinsuyu", sans oublier le morceau éponyme, imparable. Un disque dépaysant, porteur de promesses certaines quant à l'avenir d'un groupe dont on n'espère qu'il ne s'arrêtera pas en si bon chemin.(10.06.2007) ⍖⍖
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