En fouillant sur la toile, il n'est pas rare de tomber sur des films totalement méconnus auxquels leur prestigieuse affiche promettait pourtant une visibilité bien plus grande. Tel est par exemple le cas de A la recherche de Gregory, obscure co-production anglo-italienne au casting pour le moins alléchant : Julie Christie alors en pleine gloire, John Hurt encore débutant, Adolfo Celi et Michael Sarrazin dont on oublie aujourd'hui qu'il fut à l'époque un des jeunes acteurs les plus en vue du moment, enchaînant Les griffes de la peur, Le clan des irréductibles, The Pursuit Of Happiness et bien sûr On achève bien les chevaux. Fort d'une distribution de cette qualité, on se demande évidemment comment un tel film peut avoir sombré dans l'indifférence. Au vrai, on comprend assez vite pourquoi en le regardant, sorte de comédie romantique douce-amère mais surtout ennuyeuse.
Entre rêve et réalité, qu'il y a-t-il à comprendre de cette histoire où une femme (Julie Christie) part à la recherche de Gregory (Michael Sarrrazin), fantasme de l'amant idéal qui la transforme étonnamment en midinette alors qu'une homosexualité à peine dissimulée teinte par ailleurs la relation entre Gregory et son frère (John Hurt). Toute l'équipe du film a l'air d'y croire, nous, beaucoup moins. On pense à Antonioni mais Peter Wood, dont il s'agit de l'unique réalisation, n'est pas l'auteur de Blow-up ! Quelques belles séquences (la leçon de conduite, le repas de mariage), une fin ambigüe nimbée de mélancolie dans un aéroport à la froide et désincarnée architecture où la réalité rattrape les illusions et surtout une Julie Christie à l'élégante beauté qui n'appartient qu'elle, commandent néanmoins une œuvre au charme étrange qui finit malgré tout par envoûter et laisser une impression curieuse sans que cela suffise à en faire un grand film méconnu... A découvrir à tout le moins. (18.05.2023) ⍖⍖
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