KröniK | Nitrogods - S/T (2012)


Question : que font deux anciens membres de Primal Fear, en l’occurrence le guitariste Henny Wolter et le batteur Klaus Sperling, lorsqu’ils décident de joindre leur force en dehors du giron maternel ? Du Heavy à la teutonne fort en testostérone avec un chanteur qui s’est coincé les testicules dans sa braguette ? Eh bien, que nenni ! Ceux qui attendaient de Nitrogods, puisque c’est de ce nouveau projet qu’il s’agit, une simple resucée du groupe mené de mains de fer par Ralph Sheepers et Matt Sinner, en seront donc pour leur frais. La présence du revenant Fast Eddie Clarke le temps d’un titre ("Wasted In Berlin" qu'il zèbre d'un solo comme il en encore le secret) est révélatrice de la route sur laquelle les deux Allemands ont décidé de s’engager. De fait, dès "Black Car Driving Man", décharge graisseuse et remuante, qui ouvre les hostilités de ce galop d’essai éponyme, le spectre sale et nerveux de Motörhead impose son influence tutélaire. Le chant comme frotté avec du papier de verre du patibulaire Oimel Larcher (également bassiste, comme par hasard), aux forts relents de whisky frelaté, fait d’ailleurs plus que participer de cette référence assumée. Comment ne pas songer à Lemmy et à sa voix rauque à l’écoute des "Licence To Play Loud", qui sonne presque comme une profession de foi ou "Demoltion Inc." ? 


Sentant le cambouis et les gaz d’échappement, Nitrogods est un album direct, sans fioritures ni prise de tête, forgé autour de titres simples, toujours groovy donnant envie de tailler de la route et d’écluser des bières dans un rade poussiéreux fréquenté par des filles de mauvaise vie. Souvent, l’album fleurte avec le blues le plus déglingué ("At Least I’m Drunk") voire avec le Rock sudiste rythmé par une Slide vicieuse et endiablée, comme l’illustre le très bon "Whiskey Wonderland" où l’on est tout étonné de retrouver derrière le micro le patriarche de Nazareth, Dan McCafferty, qui n’a rien perdu de sa gouaille hargneuse. Si les mecs sont clairement réunis pour se faire plaisir à jouer la musique qu'ils aiment en renouant avec des racines qu'ils avaient peut-être oubliées, trop occupés à bosser au sein des aciéries d'Outre-Rhin, Nitrogods reste l'oeuvre de musiciens chevronnés et ne se réduit heureusement pas à une pale photocopie du dinosaure britannique en cela qu'il conserve une carapace Heavy et carré cependant qu'il ne crache pas sur les ambiances, témoin les premières mesures de "Riptide" par exemple. C'est carré, sans bavure, sans temps morts non plus et relevé d'une saveur Bluesy des familles. Comme souvent avec ce type de projet, reste à savoir si celui-ci saura franchir le cap du premier jet ou s'il est condamné à gonfler la litanie des groupes éphémères… (31.01.2012 | MW) ⍖⍖

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