CinéZone | Alan Gibson - Dracula vit toujours à Londres (1973)


Après avoir apporté un sang neuf au film d'horreur en revisitant avec succès les grands mythes de l'épouvante, de Dracula à Frankenstein, de la Gorgone au loup-garou, la Hammer entre à la fin des années 60 dans une période de déclin. Le studio britannique tente alors de moderniser ses récits pour trouver un second souffle. Dracula vit toujours à Londres, qui fait suite à Dracula 73 (1972) du même metteur en scène, s'inscrit dans ce contexte. En faisant abstraction du mythe auquel il se réfère, Dracula vit toujours à Londres pourrait être un honnête film d'horreur, ce qu'il est quand même à bien des égards. La réalisation de Alan Gibson, sans être aussi inventive que celle du maître Terence Fisher, n'est pas dépourvue de qualités. Peter Cushing, le visage osseux et de plus en plus émacié, campe avec son talent et sa classe habituels le professeur Van Helsing. Christopher est assez peu présent (comme souvent en vérité) mais ses rares apparitions suffisent à déclencher l'effroi. 


Dans le rôle de la petite fille du chasseur de vampires, incarnée dans le précédent Dracula par Stephanie Beacham, la charmante Joanna Lumley, la future Purdey de Chapeau melon et bottes de cuir, pousse des cris avec beaucoup de conviction. Ajoutons enfin à l'actif du film le cachet inimitable du cinéma britannique des années 70 et le pouvoir d'évocation du Londres de cette époque nourri par tant de longs métrages et de séries télé. En réalité, l'erreur qu'a commise la Hammer est d'avoir voulu moderniser Dracula. Ce personnage est attaché à un cadre gothique bien précis, celui de la Transylvanie ou de l'Angleterre victorienne. Le vampire n'a pas à se balader dans les années 70 au son d'une musique rythmée qui semble droit sortie d'une série de Brian Clemens. De plus, en prêtant à Dracula, le sombre de dessein de renverser le régime en place, le scénariste confond le vampire avec Fu Manchu ! Enfin le film n'évite pas toujours le ridicule, en témoigne la séquence du sabbat qui fait davantage sourire que trembler. Pour Peter Cushing et cette délicieuse patine seventies, Dracula vit toujours à Londres se laisse voir sans déplaisir mais Le cauchemar de Dracula semble alors plus que jamais n'être qu'un lointain souvenir. (2002) ⍖⍖


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