CinéZone | Demofilo Findani - Caresses à domicile (1972)


De tous les réalisateurs italiens ayant besogné dans le cinéma de genre de la grande époque, Demofilo Fidani compte parmi ceux qui trimballent la plus mauvaise réputation. Ses westerns (qui rassemblent la majeure partie de sa filmographie) sont minables, ce que le manque de pognon ne peut suffire ni à expliquer ni à pardonner quand bien même ces budgets anémiques ne sont finalement pas sans leur conférer un petit charme malsain voire presque morbide (Django & Sartana). On patauge là dans les profondeurs obscures du western spaghetti, souille infâme où remuent des héros emblématiques du genre tels Django et Sartana donc mais aussi Macho Callaghan dans des films qui ne nouent que de très lointains rapports avec les originaux. Mais ces noms font vendre et peuvent tromper le chaland. Il termine sa carrière en tâtant de la fesse entre sexy comedy (La prof est experte en langues, qui se contente elle aussi de faire du recyclage) et pur érotisme (Maîtresse à tout faire), ce qui étonnamment lui convient peut-être même davantage, déballant alors une habileté certes (très) mineure quoique sympathique. 


Caresses à domicile (tout un programme!) le démontre, giallo avec un peu de cul dedans (à moins que ce ne soit l’inverse). Bien sûr, tourné en plein âge d’or de ces thrillers typiquement italiens, le film ne peut échapper au racolage habituel de son auteur mais les meurtres sont plutôt bien exécutés, la mise en scène soignée et la narration parfois inventive (le dénouement que Cristina apprend en lisant le journal) même si Fidani s’attarde un peu trop sur les ébats de son héroïne, retardant l’intrigue policière qui ne démarre vraiment qu’au bout d’une trentaine de minutes. Les amateurs de crimes sanglants en seront pour leur frais, non les vicelards qui auront donc tout le loisir de reluquer du nichon. Un récit paresseux, une actrice principale (Paola Senatore à laquelle on préfère Simonetta Vitelli) qui ne semble pas tellement concernée et l’identité du meurtrier (trop) facile à deviner entravent la bonne tenue de A.A.A. Massaggiatrice bella presenza offresi.. (titre italien assez curieux), lequel demeure malgré tout un des films les moins mauvais du réalisateur et un petit giallo agréable. (11.08.2023) ⍖⍖


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