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A Yank In London est le titre américain de I Live In Grosvenor Square, qui fait référence à une place du quartier londonien de Mayfair. Durant la Seconde Guerre mondiale, Eisenhower y installe un quartier général où se retrouvent les soldats américains. C’est donc l’un d’entre eux, interprété par Dean Jagger, dont le film relate l’histoire d’amour avec une jeune femme de la noblesse (Anna Neagle) alors qu’elle doit se marier. Malgré d’évidentes qualités plastiques, ce récit qui tricote un classique trio amoureux, fonctionne pourtant mal, la faute en incombe avant tout à la comédienne et chanteuse célèbre à l’époque, par ailleurs épouse du réalisateur Hubert Wilcox, qui ne parvient pas tellement à susciter la sympathie tandis que Dean Jagger peine tout autant à exprimer la passion qui vient bouleverser la vie de ce sergent américain égaré dans la bonne société britannique.
La comparaison avec Rex Harrison auquel un simple regard suffit à traduire la tristesse de son personnage lorsqu’il réalise que celle qu’il aime est entrain de lui échapper, ne joue pas, il est vrai, en sa faveur quand bien même il demeure un acteur attachant. Signalons enfin la présence toujours délicieuse de Robert Morley, tout en distinction gourmande. En outre, comme le suggère le titre A Yank In London, le film illustre en filigrane l’immersion d’un étranger dans une ville et un peuple qu’il connaît mal alors même que les différences entre Américains et Anglais s’avèrent finalement des plus minimes. Nonobstant quelques longueurs, l’oeuvre égrène en fin de parcours de très belles séquences, à l’image de celle où Patricia apprend la mort du sergent Patterson, simple nom glissé parmi ceux de soldats tués lors d’un raid. Poignant, le message final qui insiste sur le devoir de fraternité et de rapprochement entre les Etats-Unis et l’Angleterre pourra sembler inutile, la guerre venant de s’achever quand le film est projeté mais la période non moins chaotique ouverte par la capitulation de l’Allemagne réclamera plus que jamais cet appel à l’amitié par de là l’Atlantique… (02.07.2023) ⍖⍖
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