CinéZone | Menahem Golan - Un coup d'un milliard de dollars (1975)

Son activité de producteur de films d'action (mais pas que, témoin Duo pour une soliste ou le maudit King Lear de Godard !) a finalement occulté la carrière de réalisateur que Menahem Golem a mené en parallèle. Mais là encore, celle-ci ne se limite pas à Delta Force (1986) avec Chuck Norris et Lee Marvin ou à Over The Top (1987) avec Stallone, riche d'une bonne de quarantaine de titres entre 1963 et 2006, tournés pour la plupart en Israël. De ce pan peu connu de son travail émerge Un coup de deux milliards de dollars. C'est un film de casse, (sous) genre très codifié qu'il ne renouvelle pas et ne transcende pas non plus. Ce thème, promesse d'un récit tout en suspense et audace visuelle, son casting aussi solide qu'improbable associant Robert Shaw (dans un double rôle), Richard "Shaft" Roundtree, la craquante Barbara Hershey et une Shelley Winters aux apparitions purement anecdotiques, la musique de Roy Budd et tout simplement le fait qu'il ait été tourné durant notre décennie cinématographique favorite car jamais avare en douilles et en couilles, auguraient d'un spectacle comme on les affectionne, tendu, rythmé et jouissif.  

Las, ce film comme le braquage qu'il met en scène accouchent d'un résultat très en deçà des attentes suscitées par ses attributs et ce en dépit d'un scénario assez roublard. Les personnages sont écrits à la truelle, Robert Shaw, comédie trop tôt disparu qu'on adore pourtant, n'est pas loin d'être ridicule dans la peau du frère jumeau affublé d'une moumoute et le casse en lui-même, par son issue désespérément morale vident ce Diamonds de sa force et de son éclat par ailleurs terni par une ambiance générale parfois trop légère sinon humoristique pour dresser la dureté attendue. Un coup de deux milliards de dollars ne mérite donc guère le coup d'oeil que pour le regretté Robert Shaw, dont il s'agit d'un des derniers films (il meurt d'une crise cardiaque en 1978) et qui, même en mode mineur, suffit par sa présence écrasante à charpenter ce thriller au demeurant sympathique.  (24.07.2023) ⍖⍖