KröniK | Tarot - Glimpse Of The Dawn (2024)


Evidemment, il ne faut pas confondre le Tarot auquel cette chronique s’intéresse avec son homonyme finlandais mené par l’ex bassiste de Nightwish Marco Hietala. Le genre n’est pas le même puisque qu’il ne s’agit pas ici de heavy metal à proprement parler mais de pur hard rock biberonné aux glorieuses années 70 avec voix chaleureuse, guitares racées et claviers antédiluviens qui dégueulent de partout. Malgré une carrière entamée il y a treize ans, les Australiens demeurent encore bien trop méconnus dans nos contrées, la faute sans doute à une diffusion jusqu’alors assez confidentielle assurée par le propre et modeste label du leader de la formation (Heavy Chains Records) et à un silence discographique long de huit ans depuis la sortie du premier album Reflections (préparé par une démo et une poignée de EPs), d’excellente mémoire pour ceux qui l’ont écouté. Gageons que le soutien désormais apporté par Cruz Del Sur devrait permettre au quintet de Tasmanie de toucher un public plus large que celui qui était le sien depuis jusqu’à présent. A sa tête, nous retrouvons donc The Hermit (Will Fried), chanteur, guitariste et organiste dont les multiples projets sont à recommander, de Dracula à Crypt Vapor sans oublier Spectre et The Wizar’d, probablement le plus connu d’entre eux. Tous partagent une même approche old school, bloquée dans les années 70 ou 80. 


Et surtout de nombreux atouts au rang desquels la voix du maître des lieux n’est pas le moindre. Chaude et émotionnelle, celle-ci est irrésistible et magnétique, taillée pour un disque de rock progressif de jadis. Guitares et claviers évoquent quant à eux les grandes heures de Uriah Heep ou de Deep Purple (‘Echoes Throught Time’) cependant que les arabesques folk d’un ‘Leshy’s Warning’ convoquent le boisé d’un Jethro Tull. Vous l’aurez donc compris, Tarot ne se veut pas tellement moderne ni original, chantre d’un hard rock plus intemporel qu’anachronique. Mais la principale qualité des Australiens ne réside-t-elle tout simplement pas, outre une exécution impeccable et organique, dans leur capacité à pondre des compositions toutes plus superbes et flamboyantes les unes que les autres. Introduit par des notes d’orgue Hammond, le titre éponyme ferre d’emblée l’auditeur rapidement séduit par ces harmonies et mélodies moelleuses. Sur ‘The Winding Road’, le chant de The Hermit fait des merveilles, épaulé par une guitare magique. A l’aise dans tous les registres, le groupe se fend aussi bien d’un instrumental aux couleurs tour à tour forestières et hantées (‘The Harrier’) que de pièces épiques et furieusement progressives à l’image de ‘Dreamer In The Dark’ que n’aurait pas renié Thin Lizzy ou ‘Heavy Weighs The Crown’, véritable bijou de rock prog tout en progression. Si Tarot s’est fait désirer, l’attente n’aura pas été vaine car Glimpse Of The Dawn ne transforme pas seulement l’essai, il s’impose comme un des meilleurs albums de hard rock seventies gorgé de progressif savourés depuis longtemps. (20.06.2024) ⍖⍖⍖

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