CinéZone | Roy Ward Baker - Alerte sur le Vaillant (1962)


Malgré la multiplication des chaînes cinéma et le marché du DVD, les films anglais des années 50 ou 60 demeurent encore trop peu accessibles. Nombre d'entre eux se réduisent bien souvent à des titres nimbés de mystères, évocateurs de fantasmes pelliculés. Il faut donc alors se rabattre sur le téléchargement illégal via des blogs et forums qui les partagent, dans des versions originales et, quand on a de la chance, agrémentés de sous-titres anglais, pour espérer pourvoir les déflorer enfin. Tel est le cas par exemple de Alerte sur le Vaillant, un des ces titres croisés à de nombreuses reprises en parcourant les filmographies de Roy Ward Baker ou de Robert Shaw dont la présence augurait d'un film de guerre dans la grande tradition de la Perfide Albion. Malheureusement, il n'en est rien. Tiré d'une pièce de théâtre (ce qui n'est pas surprenant), le sujet était pourtant prometteur. Durant la Seconde Guerre mondiale, deux hommes-grenouilles de la marine italienne placent des mines sous des navires britanniques. Capturés, ils sont soumis à un interrogatoire par le capitaine anglais et son équipage. Malgré l'explosion programmée, ils restent muets... 


Circonscrit aux coursives du bateau, ce matériau présageait d'un suspense tendu que le réalisateur, dont on admire Troublez-moi ce soir (1952), La piste fatale (1953), Le cavalier noir (1961), Les monstres de l'espace (1967) ou Les cicatrices de Dracula (1970) échoue étonnamment à répandre, comme prisonnier d'une origine théâtrale dont il ne parvient à s'extraire. Que la seule version disponible soit en VO italienne non sous-titrée (il s'agit d'une co-production italo-anglaise), ce qui ne facilite pas la compréhension du récit, ne suffit pas à justifier l'impression d'ennui qui se dégage d'un film qui se limite trop à une succession bavarde d'interrogatoires répétitifs et vides de tension. Grâce au savoir-faire de Roy Ward Baker et un John Mills dont le flegme britannique cache mal l'inquiétude grandissante de son personnage, Alerte sur le Vaillant se suit cependant sans déplaisir. Quant à Robert Shaw, il écope encore une fois de l'un de ces rôles de marin et/ou de militaire auxquels il est abonné depuis ses débuts et qui ne lui permettent pas de se révéler encore. L'année suivante, Bons baisers de Russie imposera enfin sa virilité puissante teintée d'une étrange fébrilité. (14.08.2023) ⍖⍖



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