KröniK | Culte des Ghoules - Häxan (2008)


Malgré ce que son nom pourrait laisser croire, Cultes Des Ghoules n’est pas français ni même francophones, mais originaire de Pologne, terre déchirée par le nazisme puis le communisme, humus idéal ayant facilité la prolifération d’une engeance noire nationaliste bien souvent. Toutefois, l’objet de cette chronique se noue aucun rapport avec ces stigmates extrémistes, son terreau étant davantage à chercher du côté du satanisme et du paganisme, soit deux mamelles qui ne sont cependant pas toujours étrangères à ces opinions politiques. Gravé en 2008 et bénéficiant d’une seconde vie grâce au label Hells Headbangers, Häxan constitue le premier rituel longue durée des Polonais. Ceux-ci sont les maîtres de cérémonies d’un Black Metal extrêmement sinistre, ni suicidaire ni True mais un peu les deux à la fois, et se déployant par l’entremise de longues complaintes dont la durée ne les empêche pas d’être le plus souvent rapides ("The Covenant And The Sacrifice"), même si ces cinq incantations sont parfois perforées par des modelés plus lancinants, à l’image de "Stregoica Dance" qui, après un début véloce, entame une décélération mortifère le faisant avancer ensuite de manière paresseuse malgré quelques tentatives de repasser en seconde se soldant par des riffs qui patinent. 


Il va sans dire que la prise de son est très (trop) crue, garantie première prise, laquelle contribue à conférer à Häxan cette allure de rituel déglingué qui ne file jamais droit et qu’aucune lumière ne vient jamais éclairer. Guidé par un chant de gargouille possédée, nous errons pendant près d’une heure à l’intérieur de boyaux humides conduisant à une messe (forcément) noire. Bornée par deux sentinelles d’un quart d’heure environ chacune, "Baptised By Barron" et "The Impure Wedding", par ailleurs le titre le plus intéressant du lot, l’œuvre est pensée comme l’accomplissement d’un culte ancestral et séculaire maintenu intact par des générations de prêtres de l’ombre. De ses maladresses et de son manque de moyens naît pourtant une véritable aura occulte et vraiment malsaine qui ne le sauve toutefois pas totalement de l’ennui. Loin du culte annoncé, Häxan reste un album modeste qui ne saurait passer pour autre chose. N’est pas Abruptum qui veut, avec lequel le groupe d’Europe de l’Est partage une même attirance pour la laideur. (06.10.2011 | MW) ⍖

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