KröniK | Erik Norlander - Into The Sunset (2000)


Généralement, les claviéristes qui décident de se lancer dans l'aventure de l'album solo n'ont rien à envier à leurs collègues guitaristes question branlette instrumentale et déluges de notes. Bien sûr, il existe des contre-exemples, Kevin Moore, l'ex-Dream Theater, étant le cas de plus intéressant. Mais pour un Moore, combien de Derek Sherinian, transfuge du même groupe d'ailleurs ? Ayant bien conscience que très souvent l'exercice garanti 100 % instrumental quand il n'a que pour but de faire étalage de la virtuosité supposée de son géniteur peut captiver le temps d'une chanson ou deux mais finit toujours par saouler sur la longueur, le Hollandais Erik Norlander, que l'on a jusqu'à présent surtout repéré pour sa participation à la nébuleuse Ayreon, dont plusieurs électrons libres (Edward Reeker, Robert Soeterboek, Lana Lane et Arjen Anthony Lucassen lui-même) gravitent aussi au sein de ce projet, a donc décidé de faire appel à une poignée de chanteurs réputés pour donner vie à certaines de ses compositions. Bien lui en a prit, car lorsque l'on a, ne serait-ce l'espace que d'un seul titre, un tigre tel que le toujours impérial Glenn Hughes dans son moteur, le résultat ne peut être qu'énorme. Comme à l'accoutumé, l'ex-Deep Purple éclabousse de sa classe le burné "Rome Is Burning" et l'on ne peut que regretter que sa figuration ne se réduise qu'à six petites minutes. 


Bien que talentueux, les autres vocalistes peinent à rivaliser avec leur aîné, surtout que, fatalement, Reeker et Soeterboek ne manquent pas par leurs interventions de rapprocher Into The Sunset des travaux de Arjen Lucassen, d'autant plus que ce dernier se charge des grattes sur tous les titres ! En revanche, Lana Lane livre une performance puissante et chaleureuse, qui n'est pas sans rappeler par moment (sur "Fly" notamment) Maggie Reilly, la chanteuse de Mike Oldfield durant les années 8O. Mais comme on ne résiste pas à ses vieux démons et qu'on veut quand même prouver qu'on n'est pas un manchot, une bonne moitié de l'album est instrumentale avec des orgies de claviers. Reconnaissons néanmoins que l'indigestion nous est épargnée, Norlander évitant, certes parfois de justesse, le narcissisme stérile, sans pour autant échapper au pompiérisme digne des grandes heures de Keith Emerson ou de Rick Wakeman. "Sunset Prelude", "Dreamcurrents" ou "Neurosaur" sont même plutôt réussis. Le musicien offre en définitive un honnête album de rock progressif, assez musclé, ce qui n'est pas pour nous déplaire mais qui souffre trop de n'être finalement que le petit frère d'Ayreon, le talent et l'ampleur en moins. (02.05.2007) ⍖⍖

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