KröniK | Novembre - Classica (2000)


Novembre. Avec un nom de groupe pareil, on imagine mal les Italiens qui le composent faire dans le glam ou dans le joyeux façon Beach Boys. Et effectivement, en dignes émules de l'école suédoise dominée par le duo Katatonia / Opeth, nos amis ritals savent comme personne éteindre la lumière de la pièce sans appuyer sur l'interrupteur. Après des débuts confidentiels, hésitants, et autant le dire tout de suite guère convaincants - son premier opus, pourtant produit par Dan Swanö, n'a pas vraiment marqué les esprits -, Classica, la récente et surprenante signature sur le puissant label Century Media aidant, devrait enfin imposer Novembre sur la scène gothic dark. Du moins est-ce là ce qu'on lui souhaite, car le groupe le mérite, quand bien même il ne fait que chausser les souliers de ses glorieux cousins d'Europe du Nord, le gang de Blackheim période Brave Murder Day, en tête. 


Comment d'ailleurs de ne pas songer à ce dernier dès les premières mesures de "Cold Blue Steel". Les Italiens reproduisent avec application cette même mélancolie glaciale, qu'ils adoucissent cependant d'une chaleur toute méditerranéenne, que tissent des guitares entêtantes ("L'époque noire" ou "Winter 1941"). On sent qu'ils ont potassé en bons petits premiers de la classe, leur Katatonia en dix leçons, tout en osant un coup d'oeil appuyé sur les travaux du voisin Opeth, comme l'illustre le chant bien caverneux qui finit de pousser l'auditeur au fond du trou ("Tales From A Winter To Come"), il est vrai régulièrement contrebalancé par des lignes de voix claire qui se pose avec habileté sur les chansons. A l'instar de la plupart de ses confrères, Novembre ne nourrit pas l'ambition de péter plus haut que son cul, mais en solides prétendant à une couronne depuis longtemps abandonnée par notre catatonie préférée, sinon en vaillants seconds couteaux, ils ne cherchent qu'à livrer un travail bien fait et plaisant. En cela, Classica est une pure réussite, pas révolutionnaire pour un sou, mais honorant tout ce que l'on aime dans le gothic dark : cette tristesse racée et jamais mielleuse, ces arpèges simples et délicats, cette ténébreuse beauté. N'est-ce pas suffisant ? (27.04.2007) ⍖⍖

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