CinéZone | George Roy Hill - L'arnaque (1973)


Couronné d’une moisson d’Oscars (sept au total), L’arnaque est à la fois considéré comme un classique du cinéma des années 70 et comme le mètre-étalon du film basé sur un gros coup millimétré qui inspira aussi bien Les arnaqueurs (1990) de Stephen Frears que Ocean’s Eleven (2001) de Steven Soderbergh. Célèbre pour avoir réuni une seconde fois le tandem complice de Butch Cassidy et le Kid (1969), sous la houlette du même George Roy Hill, The Sting livre un spectacle parfaitement huilé duquel rien ne déborde : scénario et dialogues en béton armé, musique inoubliable tirée des ragtimes de Scott Joplin, scènes à faire et bien faites (la partie de poker) et comédiens impeccables, de Robert Redford en petit escroc flambeur à Paul Newman bourré de panache, de Robert Shaw en gros pigeon plumé, méprisant et renfrogné sans oublier tous les autres (Charles Durning, Ray Walston…). Malin, le film est un double jeu de dupes conçu comme une représentation théâtrale dans sa mise en scène (tournage en studio, récit dont les différents actes sont annoncés par des panneaux) et dans l’exécution du coup lui-même (construction d’un faux décor de salle de bookmakers). 


Dans l’inconscient des cinéphiles, les années 30 ressembleront toujours à L’arnaque, hommage nostalgique et gouailleur au cinéma muet et au film noir de jadis. C’est du travail soigné. Pour autant, il n’est pas interdit non plus de juger sa réputation et son triomphe aux Oscars plutôt exagérés. The Stinch est lent (ce n’est pas grave), n’évite pas les longueurs (ce qui l’est déjà plus) et manque finalement du charme et de la simplicité des bobines dont il prétend raviver l’ambiance. De la belle ouvrage à tout le moins et la magie d’un vrai duo de cinéma. A noter qu’une suite aussi inutile qu’obscure sera commise dix ans plus tard par Jeremy Kagan que seule la présence de Oliver Reed (qui reprend le rôle de Robert Shaw), Karl Malden et Teri Garr a sauvé d’un total oubli. (26.12.2023) ⍖⍖




 

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