CinéZone | Robert Scheerer - Adam At 6 A.M. (1970)


A sa manière modeste et méconnue, Adam At 6 A.M., que produit Steve McQueen, participe de ce cinéma US du début des années 70 qui pousse sur les routes de l’Amérique profonde des héros en quête de sens, qui cherchent à trouver leur place. S’il n’a pas une idée précise de ce qu’il veut, Adam n’est pas pour autant un paumé ni un marginal, jeune professeur issu d’un milieu bourgeois qui s’échappe en province le temps d’un été. Il tombera amoureux mais le conformisme tranquille qu’il devine tapi derrière la vie que lui promet la charmante Jerri Jo ne lui convient pas. Embauché comme ouvrier forestier, il se lie d’amitié avec un bon gars qui cherche à échapper à sa condition mais se noie dans les beuveries et la couche de prostituées sordides. La vie qu’il lui propose ne séduit pas davantage Adam qui finira par reprendre la route. Pour retourner chez lui ? Ou pour un ailleurs qu’il ne connaît pas encore ? 


Artisan qui n’a quasiment besogné qu’à la télévision, Robert Scheerer (Les nanas jouent et gagnent) cisèle une mise en scène souvent inventive, qui rappelle que les téléastes américains de cette époque ne manquaient pas d’une habileté technique certaine. Curieusement taiseux, Michael Douglas se révèle déjà convaincant dans un de ses premiers rôles, Lee Purcell confirme qu’elle n’a pas eu la carrière qu’elle méritait et Joe Don Baker bouffe l’écran avec cette truculence brutale de colosse de foire dont la puissance masque en vérité fêlures et tendresse. Sans effets appuyés, ce film questionne sur les choix que l’on doit faire et sur la vie que l’on désire pour soi. Etre celui que l’on veut être et non devenir le prisonnier d’une existence toute tracée conforme à la norme imposée par la société... (26.11.2023) ⍖⍖



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